Le directeur du groupe de recherche en sécurité routière, Guy Paquette, croit qu'un changement de culture s'impose au Québec, concernant l'utilisation du téléphone cellulaire dans les véhicules.

Comptant plus de 20 ans d'expérience en recherche sur la sécurité routière, M. Paquette croit que le gouvernement a légiféré trop tard dans ce dossier, les automobilistes ayant déjà pris l'habitude de se servir de leurs téléphones cellulaires dans leur véhicule.

«Il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation sur l'utilisation du téléphone cellulaire, dénonce M. Paquette. La ministre a préféré y aller de mesures tape-à-l'oeil qui ont plus servi à mousser la vente de produits connexes de téléphone cellulaire.»

Selon l'expert, la loi n'a pas d'effet. Les études démontrent que ce n'est pas de tenir le téléphone dans les mains qui augmente le risque d'accident, mais d'avoir son attention ailleurs que sur la route.

«Il est vrai d'affirmer que c'est de mener une conversation qui hausse les chances d'accident, admet la porte-parole de la Société de l'assurance-automobile du Québec (SAAQ), Audrey Chaput. Parce que l'usage du téléphone cellulaire s'est répandu, il fallait commencer à légiférer quelque part.»

«Il faut changer la culture de la conduite automobile au Québec, croit M. Paquette. Lorsqu'on conduit, on ne répond pas au téléphone. Il serait bien d'installer un message sur les boîtes vocales disant que la personne conduit et qu'elle rappellera plus tard. Quand quelqu'un ne recycle pas, il se le fait dire. Socialement, il est inacceptable de conduire en ayant bu auparavant. Il faut développer ce sentiment chez les gens qui ont tendance à répondre au téléphone en conduisant.»