James Balsillie, co-PDG de Research In Motion, est un mordu de hockey et il a cessé de jouer avec ses employés après avoir remarqué qu'ils ne le frappaient pas aussi fort que d'autres.

«Qui aime ça?» demande M. Balsillie, 47 ans, qui dirige le fabricant du BlackBerry depuis 1992. «Les gars avec qui je joue sont brutaux», explique-t-il. Ainsi, Steve Jobs, PDG d'Apple, a asséné un dur coup à Research In Motion plus tôt ce mois-ci en lançant le nouveau iPhone.

Apple a vendu 1 million de iPhone 3G dans les trois premiers jours où l'appareil a été mis sur le marché, soit à partir du 11 juillet. Ces ventes privent Research In Motion de clients potentiels pour son BlackBerry et elles ont contribué à la chute de 31% de l'action de Research In Motion depuis son niveau record de 148,13$US atteint en juin dernier. Mais M. Balsillie soutient que sa stratégie n'en sera pas influencée.

C'est que Research In Motion a l'intention d'augmenter les dépenses de publicité, d'embaucher davantage d'ingénieurs et d'accélérer le lancement de nouveaux produits, à commencer par le BlackBerry Bold, qui sera disponible dans quelques mois. M. Balsillie estime que les entreprises continueront à privilégier le BlackBerry parce que son service de courriel est plus fiable et parce que son clavier est meilleur pour les utilisateurs dans les entreprises.

«Nous savons où nous allons», assure M. Balsillie au cours d'une entrevue d'une heure au siège de la société à Waterloo, en Ontario. «Nous jouissons de toute la croissance que nous pouvons gérer», ajoute-t-il.

L'action de Research In Motion grimpera à plus de 170$US d'ici un an, selon la moyenne des estimations de 20 analystes, comparativement au creux de 101,86$US atteint la semaine dernière.

Le titre a écopé après qu'une prévision de bénéfices eut été inférieure aux estimations des analystes en raison des dépenses plus grandes pour affronter le iPhone 3G d'Apple, qui fonctionne sur des réseaux sans fil plus rapides que la plupart des BlackBerry. La baisse du titre a fait disparaître environ 26,1 milliards US en capitalisation boursière.

Hier, l'action de Research In Motion a grimpé de 1,49$US, ou 1,3%, à 115,26$US, à la Bourse de New York.

«Mon enthousiasme pour ce titre n'a pas diminué», lance Tony Carbone, analyste de RCM Capital Management, à San Francisco, qui gère des actifs de 125 milliardsUS, y compris des actions de Research In Motion. Plus des deux tiers des analystes recommandent d'acheter l'action de Research In Motion, selon des données compilées par Bloomberg.