L'arrivée du iPhone 3G d'Apple marque le début d'un nouveau chapitre pour les télécoms canadiennes. Cette icône de la téléphonie intelligente confirme que l'internet mobile est très en demande. C'est le début d'une tendance qui ira en s'intensifiant, notamment avec la venue des réseaux sans fil de quatrième génération, ou 4G.

Cela risque de provoquer une concurrence intense entre deux types d'exploitants, soit les fournisseurs de communications avec ou sans fil, puisque les réseaux 4G devraient offrir des débits de transmission de données capables de rivaliser, en théorie du moins, avec les réseaux câblés.

Déjà, deux normes émergent pour le 4G, qui devrait entrer en service en Amérique du Nord entre 2010 et 2012. La technologie Wimax, basée sur la norme 802.16 de l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), est dans l'ombre de la technologie LTE, ou Long Term Evolution, élaborée par un regroupement d'entreprises connu sous le nom de 3GPP (Third Generation Partnership Project).

Vodafone, AT&T et Verizon, entre autres, se font les promoteurs du LTE. Si le Wimax est perçu comme une façon rapide et abordable d'introduire la mobilité informatique dans des régions où elle n'existe pas encore, la norme LTE, elle, promet un accès plus rapide et de meilleure qualité. Ce n'est rien de moins que l'arrivée d'internet haute vitesse, mais sans fil.

La pointe de l'iceberg

Le monde des télécommunications est très optimiste face aux réseaux 4G. La semaine dernière, Nortel a annoncé qu'elle allait concentrer sa recherche et développement (R&D) sur la technologie LTE, confiant le développement de la technologie Wimax à un nouveau partenaire, la société israélienne Alvarion. Le jour même, l'action de Nortel bondissait de 13%.

«La croissance de la demande pour des données sans fil, provoquée par la venue d'appareils mobiles conçus sur le modèle de l'iPhone, est largement plus rapide que les exploitants l'anticipaient», explique Phil Marshall, vice-président du Yankee Group. «Ils constatent qu'il faudra passer (aux réseaux) 4G plus tôt que prévu. Des acteurs-clés comme China Mobile, DoCoMo et Verizon sont très dynamiques dans le déploiement de réseaux LTE, et ce n'est que la pointe de l'iceberg.»

Au Canada, les enchères d'Industrie Canada sur de nouvelles fréquences offertes à l'industrie sans fil pourraient donner naissance, aussi tôt qu'en 2010, à de nouveaux réseaux de ce genre, exploités tant par Rogers et Vidéotron que par Bell ou Telus.

Pour Nortel en ce moment, le chiffre d'affaires dépend surtout d'une technologie sans fil qui va en déclinant. L'entreprise se réaligne ainsi sur une nouvelle technologie qui fait partie des plans d'avenir d'une majorité d'exploitants en Amérique du Nord et en Europe.

Le retour de la convergence

C'est plus qu'un passage d'une technologie de réseau à une autre. C'est le retour de la convergence informatique. Nortel appelle ça la «communication unifiée», intégrant à la fois la téléphonie, la Toile, les courriels, et ainsi de suite, accessibles en tout temps, à partir de n'importe quel appareil ou réseau sans fil.

«En ce moment, à la maison ou au bureau, le réseau est le même. Mais si vous êtes en déplacement, pour une réunion, le boulot ou en voyage, ça se complique vraiment», illustrait récemment Scott Wickware, vice-président de la mise en marché pour Nortel. «La mobilité vous force soudainement à porter attention à la nature des réseaux, mais ça ne devrait pas être le cas.»

Les réseaux 4G, en introduisant le protocole TCP/IP, fonctionneraient comme les réseaux câblés: en assignant une adresse internet à chaque appareil actif. En théorie, ceux-ci pourraient aller jusqu'à se connecter sans discrimination tant à un réseau Wi-Fi, Wimax, que LTE. Avec une vitesse de transmission de données estimée à plus de 50 mégabits/seconde, l'équivalent d'une très bonne connexion câblée, ça fera rapidement du iPhone 3G un appareil plutôt désuet...