Le troisième opérateur de télécommunications cellulaires japonais, Softbank Mobile, a annoncé mercredi qu'il allait vendre le terminal iPhone d'Apple au Japon d'ici la fin de l'année.

«Nous avons signé un accord avec Apple pour commercialiser l'iPhone sur le territoire japonais courant 2008», a indiqué Softbank Mobile dans un bref communiqué, les porte-parole se refusant à livrer le moindre détail supplémentaire.

Softbank a racheté en 2006 les activités de télécommunications cellulaires japonaises du groupe britannique Vodafone, lequel avait échoué à imposer sa marque dans l'archipel.

Softbank Mobile, qui compte 18,8 millions d'abonnés (17% du marché), n'a pas précisé s'il avait obtenu ou non l'exclusivité de la mise en vente très attendue de l'iPhone au Japon.

Il s'agira toutefois d'une nouvelle version de ce populaire objet, le modèle actuel n'étant pas compatible avec les réseaux japonais.

Les opérateurs nippons ne proposant plus que des terminaux de troisième génération (3G), voire plus avancés encore (3,5G), l'iPhone qui sera vendu dans l'archipel par Softbank devrait être compatible avec la norme 3G de son réseau, W-CDMA (ou WCDMA-HSDPA).

Interrogé à plusieurs reprises sur la nature des négociations conduites avec Apple, le patron de Softbank, Masayoshi Son, s'est toujours refusé à tout commentaire.

Le même mutisme sur les tractations est constaté chez son rival et numéro un des télécommunications mobiles japonais NTT Docomo, dont le patron (aujourd'hui sur le départ) Masao Nakamura, avait rencontré son homologue d'Apple Steve Jobs, il y a quelques mois.

«Nous allons continuer d'analyser les performances commerciales de l'iPhone», a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de NTT Docomo, leader du secteur au Japon devant KDDI et Softbank, avec près de 50% de parts de marché.

«Notre stratégie demeure la même: concevoir et offrir des produits innovants, dont certains peuvent être proches de l'iPhone», a-t-il ajouté.

NTT Docomo ne considère pas que le lancement de l'iPhone au Japon par son concurrent Softbank ait anéanti ses chances d'en faire autant.

«Nous ne pensons pas que la probabilité que nous proposions l'iPhone soit devenue nulle», a indiqué le porte-parole.

Bien que les rares téléphones portables d'origine étrangère jusqu'à présent vendus au Japon aient presque tous été des «flops», l'iPhone d'Apple pourrait faire exception, selon les diverses études conduites auprès du public.

Son grand écran tactile, son design, sa finition et son ergonomie sont en effet en phase avec les goûts des Japonais, lesquels sont de surcroît ultra-sensibles aux marques.

Cependant, l'ampleur du succès de l'iPhone au pays du Soleil Levant dépendra de la richesse des fonctions, par comparaison avec les mobiles archi-sophistiqués actuellement proposés par les fabricants nippons.

Sharp (numéro un au Japon), NEC, Matsushita/Panasonic, Fujitsu, Sony-Ericsson, Sanyo, Toshiba, Hitachi ou encore Casio et Kyocera proposent en effet des modèles 3G ou 3,5G avec accès à internet, e-mail, caméra, récepteur de localisation GPS, baladeur audio-vidéo, télévision, puce sans contact (porte-monnaie, ticket de train et métro, etc.), et autres nombreuses fioritures dont raffolent les Japonais.

Telefonica va distribuer l'iPhone en Espagne

Le géant espagnol des télécommunications Telefonica a annoncé mercredi avoir signé un accord commercial avec le groupe américain Apple pour commercialiser l'iPhone en Espagne.

Le téléphone multifonctions d'Apple sera vendu en Espagne d'ici à la fin de l'année, a indiqué dans un bref communiqué Telefonica qui ne fournit pas de date plus précise ni n'indique si ce contrat est exclusif ou non pour le pays.

Aux États-Unis, l'iPhone n'est commercialisé, depuis son lancement en juin 2007, que par un seul opérateur, ATT. Il en va de même en Grande-Bretagne (O2), Allemagne (T-Mobile) et France (Orange).

Rien ne permet de dire si cette stratégie de distributeur unique a été gagnante: ces derniers mois, les opérateurs européens ont été extrêmement discrets sur leurs chiffres de ventes.

L'objectif d'Apple est d'atteindre les 10 millions d'unités vendues dans le monde en 2008. Du lancement fin juin 2007 jusqu'à la fin mars 2008, les ventes se sont élevées à 5,7 millions aux États-Unis.

Le groupe canadien Research In Motion (RIM) a en mai annoncé le lancement d'une nouvelle version de son téléphone multimédia BlackBerry, le «BlackBerry Bold», avec lequel il semble vouloir concurrencer plus directement l'iPhone d'Apple.