Du financement en capital-risque pour entreprises en démarrage à la trousse pour développeurs du iPhone, qu'Apple a dévoilée la semaine dernière, il semble que les astres s'alignent pour les entrepreneurs, de Montréal et d'ailleurs, qui veulent conquérir le monde.

Du financement en capital-risque pour entreprises en démarrage à la trousse pour développeurs du iPhone, qu'Apple a dévoilée la semaine dernière, il semble que les astres s'alignent pour les entrepreneurs, de Montréal et d'ailleurs, qui veulent conquérir le monde.

Dans l'intervalle de quelques jours à peine, deux annonces importantes ont eu lieu. Elles n'ont peut-être pas de lien direct, mais leur but est essentiellement le même: aider les jeunes entrepreneurs à se lancer en affaires. Si l'une, celle d'Apple, s'adresse au marché mondial de la mobilité informatique, l'autre, restreinte à la grande région montréalaise, n'est pas moins ambitieuse.

«Grâce à notre entente avec Investissement Québec, nous voulons faire reconnaître Montréal internationalement, comme un centre vital d'innovation technologique», affirme John Stokes, cofondateur de Montréal StartUp, une entreprise bicéphale qui se spécialise dans le capital de démarrage (seed financing) pour aider les entrepreneurs montréalais désireux de se lancer sur l'internet, dans le sans-fil ou dans le secteur du multimédia.

Pour tout dire, les entrepreneurs montréalais attendaient depuis longtemps déjà la venue d'un acteur comme celui-là. Les investisseurs traditionnels en capital-risque sont plutôt frileux, ne se contentant que de financer des projets déjà établis à coups de millions de dollars. Montréal StartUp se contentera de financer les entreprises en démarrage à hauteur d'un quart de million de dollars, maximum.

«De nombreux investisseurs en capital-risque ne sont pas intéressés par Montréal, car on n'y retrouve pas beaucoup de besoins de financement d'un million de dollars ou plus, explique M. Stokes. C'est pour ça que ces investisseurs-là nous aiment bien: nous comblons cet espace et nous sommes prêts à prendre des risques.»

John Stokes et son partenaire, Daniel Drouet (qui est participe par ailleurs à l'organisme Île sans fil), disposent d'une enveloppe de 3 millions de dollars, qu'ils espèrent bonifier en convainquant des entrepreneurs montréalais établis à contribuer à cette cagnotte.

«Plusieurs startups montréalaises ont connu du succès par le passé, même si on n'en entend pas beaucoup parler. Pourquoi ne pas leur demander d'investir à leur tour dans les nouveaux projets?» demande M. Drouet.

La semaine dernière, Apple n'a pas fait que dévoiler le contenu de la trousse de développement («SDK», selon l'acronyme anglophone) qu'elle offre à ceux qui désirent créer des applications pour son fameux téléphone intelligent, l'IPhone. Elle a aussi annoncé la création d'un fonds de 100 millions de dollars, baptisé iFund, qui vise à venir en aide "aux jeunes entreprises qui désirent lancer leur propre service pour l'IPhone", pour citer le PDG d'Apple, Steve Jobs. Ce fonds n'est pas unique en son genre. Quelques mois plus tôt, Google en a également créé un pour sa propre plateforme mobile, Android.

Cet intérêt renouvelé de la Silicon Valley envers le secteur de la mobilité n'est pas sans faire réagir l'industrie. Déjà, Research in Motion (RIM), fabricant du BlackBerry, a annoncé sa stratégie pour contrer l'offensive d'Apple. RIM souhaite pouvoir offrir plus de nouveaux services en ligne, comme des sites de réseautage social à la Facebook. C'est aussi la formule adoptée par Apple, Google et Microsoft: toujours plus de services.

Bref, non seulement les développeurs ont-ils plus facilement accès à du financement, mais ils peuvent aussi potentiellement intéresser trois multinationales prêtes à se livrer une rude concurrence pour les aider à passer directement au marché mondial. Pas surprenant que les analystes du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) soient unanimes pour qualifier la mobilité d'industrie émergente, voire explosive, en ce moment!

Pas étonnant, non plus, si Montréal StartUp, bien qu'elle s'adresse à de très petites entreprises, exige que leur technologie soit une «solution logicielle extensible à l'échelle globale.» D'un sous-sol montréalais au iPhone, il n'y a qu'un pas...