De plus en plus de compagnies aériennes testent l'usage du téléphone portable à bord des avions, comme l'illustre l'expérience annoncée jeudi par Air France sur des vols européens.

De plus en plus de compagnies aériennes testent l'usage du téléphone portable à bord des avions, comme l'illustre l'expérience annoncée jeudi par Air France sur des vols européens.

Ces six prochains mois, le transporteur français permet à ses passagers de recevoir et envoyer des SMS, MMS et des courriels sur tout appareil de téléphonie mobile disposant d'un accès internet.

Ce service, dont le lancement était initialement prévu pour début 2007, ne sera proposé que sur une seule des machines de la compagnie, un Airbus A318 de 123 places desservant des villes européennes qui varieront selon les jours et l'heure. Les passagers en seront seulement informés à leur arrivée à bord, a précisé une porte-parole d'Air France, Marina Tymen.

Une offre similaire, mais sur des vols intérieurs, est déjà proposée par l'australienne Qantas. Et Emirates de Dubaï, la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient, fait pratiquer des tests par ces techniciens sur plusieurs long-courriers.

Le premier vol commercial d'Air France proposant des échanges de mails était un Paris-Varsovie lundi. Les hommes d'affaires qui étaient à bord se sont félicités «d'avoir gagné une heure et demie de temps de travail grâce à ce service», a déclaré Mme Tymen.

Les jeunes, friands de SMS, devraient également se réjouir.

Sur le plan technique, les téléphones portables se connectent à un relais miniature installé à bord de l'appareil. Un modem permet le renvoi de ces communications vers un satellite qui les transmet à une station sol. Elles sont ensuite dirigées vers le réseau téléphonique habituel du passager.

Le portable n'émet alors qu'un signal de faible puissance ne présentant plus aucun risque d'interférence avec les systèmes de navigation de l'avion.

Prochaine étape de cette expérimentation, dont la date n'a toutefois pas été arrêtée: les appels vocaux «tout en veillant à ce que le voyage reste un moment de confort et de bien-être», précise Air France.

Car il n'est pas certain que l'irruption des sonneries et des conversations téléphoniques soient bien tolérées. «Qantas est actuellement en phase de test sur des vols intérieurs pour l'usage du portable en vocal et les retours des clients ne sont pas très bons», a indiqué Stéphane Dubreuil, analyste du cabinet SIA Conseil.

«Chez Emirates, les avis sont très partagés», indique Jean-Luc Grillet, directeur France de la compagnie.

De plus, plusieurs pays sont contre. Aux États-Unis, premier marché aérien du monde, «on y est opposé pour des raisons de sécurité intérieure, par crainte de complot terroriste», note M. Dubreuil. Et au Japon, second marché, personne ne téléphone dans les transports publics, par politesse.

Jusqu'ici, les tentatives de téléphonie en vol accessibles au moyen d'une carte de crédit, ont été un échec commercial en raison des tarifs.

Quant au géant américain Boeing, qui avait développé un système de connexion à internet haut débit, il l'a abandonné début 2006 «faute de réponse satisfaisante du marché».

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