Le lancement cette semaine de nouvelles expérimentations de services sans contact, pour prendre le train ou régler ses achats avec son téléphone mobile, témoigne de la volonté des acteurs du marché de passer rapidement au stade de la commercialisation, prévue en 2008.

Le lancement cette semaine de nouvelles expérimentations de services sans contact, pour prendre le train ou régler ses achats avec son téléphone mobile, témoigne de la volonté des acteurs du marché de passer rapidement au stade de la commercialisation, prévue en 2008.

Depuis lundi, cinquante voyageurs peuvent tester à Rennes un téléphone intégrant la technologie NFC (Near Field Communication), qui transmet des données par radio-fréquence à très courte distance, pour prendre le TER, le bus ou le métro.

Ce sera «a priori le dernier test» avant le lancement d'une offre commerciale, début 2008 à Bordeaux, promet Mung Ki Woo, directeur chez l'opérateur Orange.

Mais «la couverture du territoire national prendra plusieurs années», prévient-il, au rythme des discussions avec les collectivités locales intéressées.

Le principe est simple: sur le modèle du passe Navigo, utilisé dans les transports parisiens, il suffit de passer son mobile devant une borne prévue à cet effet, ou bien devant des étiquettes sans contact, installées sur des affiches et permettant d'accéder à toutes sortes d'informations.

«Le mobile, c'est bien mieux que la carte», aime à répéter M. Ki Woo, énumérant les nombreux services associés: acheter et recevoir son coupon en ligne, prendre connaissance des horaires de train, télécharger des bandes d'annonce de films...

À Caen, ville qui a participé à un des premiers pilotes en octobre 2005, les testeurs pouvaient même s'improviser touristes high-tech en glanant au fil de leur balade des renseignements sur des monuments historiques.

«On peut imaginer des services qui vont changer la vie», note Jérôme Sion, directeur de l'activité sans contact chez Gemalto qui parie beaucoup sur l'essor du sans contact.

Au Japon, où ce type d'applications est très répandu, «il est même possible de rentrer chez soi sans sa clé, en se faisant envoyer sur son mobile des clés temporaires», poursuit-il. De même, les téléphones portables nippons font désormais office de portefeuille.

En France, le paiement mobile sans contact, qui permettra de régler ses achats avec son téléphone, ne sera pas déployé «avant fin 2008-début 2009», selon M. Ki Woo.

Le temps de «tirer les enseignements» de l'opération «Payez mobile», annoncé vendredi, qui s'adresse à 1000 personnes et 200 commerçants de Caen et Strasbourg.

La technologie est prête, mais les discussions entre acteurs prennent du temps, notamment «à cause des enjeux économiques autour de la puce», souligne Rémy de Tonnac, PDG d'Inside Contactless, start-up française dédiée à cette technologie.

«Opérateurs mobiles et banques ont dû apprendre à cohabiter sans se faire la guerre», dit-il.

«La crainte des banques était alimentée par l'expérience du Japon, seul pays qui a déployé en masse le sans contact», où l'opérateur mobile NTT DoCoMo s'est positionné en rival frontal, confirme M. Ki Woo, mais «ce modèle n'est pas reproductible en Europe».

Le «climat de suspicion» étant désormais levé, la promesse d'un mobile à la fois titre de transport, porte-monnaie, carte de crédit semble se concrétiser.

Mais dans un premier temps, la carte bancaire, qui se prépare aussi à migrer vers le sans contact, compte faire valoir ses atouts, notamment de coût, sur le mobile. Dans ce domaine, la France reste à la traîne, loin derrière les États-Unis qui ont franchi le pas depuis plusieurs années.

Deux expérimentations sont en cours, mais le déploiement à grande échelle n'est attendu que pour 2009.

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