Le Japon a lancé lundi avec sa fusée H2A un satellite expérimental à antennes géantes, destiné à valider des technologies de télécommunications multimédia sans relais terrestre, directement avec des terminaux mobiles de la taille de téléphones portables.

Le Japon a lancé lundi avec sa fusée H2A un satellite expérimental à antennes géantes, destiné à valider des technologies de télécommunications multimédia sans relais terrestre, directement avec des terminaux mobiles de la taille de téléphones portables.

Le tir, initialement programmé samedi mais reporté à cause du mauvais temps, a eu lieu à 15H32 depuis la base de Tanegashima (sud).

«Toutes les étapes se sont déroulées comme prévu», a indiqué l'Agence spatiale japonaise (Jaxa).

La fusée H2A-11 a largué le satellite ETS-VIII, baptisé «Kiku 8», d'une masse de 5,8 tonnes au lancement, environ 27 minutes après le décollage.

Le satellite sera utilisé pour des expériences de télécommunications mobiles sans relais terrestre, «une fonction qui devrait s'avérer très utile dans nos vies quotidiennes, par exemple dans des zones montagneuses et en mer où les relais terrestres ne sont pas disponibles», ou encore en cas de catastrophe naturelle, a expliqué la Jaxa dans un communiqué.

Ce satellite, qui mesure 40 mètres de long sur 40 mètres de large tout déployé, évoluera en position géostationnaire (36 000 kilomètres de la Terre) à 146 degrés est.

Une fois stabilisé en orbite, ses panneaux solaires et ses antennes se déploieront.

L'ouverture dans l'espace de ces «paraboles» d'émission et de réception, de la taille d'un court de tennis et constituées chacune de 14 modules hexagonaux interconnectés, constitue, selon la Jaxa, l'une des phases les plus délicates de la mission. Elle aura lieu le 25 décembre, et le satellite devrait entrer en exploitation le lendemain.

Un essai réussi avait eu lieu à la mi-octobre avec une maquette d'antennes, nommée LDREX-2 et lancée par la fusée européenne Ariane 5-ECA.

Si tout se déroule comme prévu, «Kiku 8» sera ensuite en mesure de communiquer directement à haut-débit avec des terminaux portables en mouvement au sol, sans relais terrestres, pour expérimenter divers systèmes.

La Jaxa a notamment développé un dispositif qui permet par exemple à un sauveteur de se rendre sur les lieux d'un séisme, de filmer grâce à une mini-caméra montée sur son casque et de transmettre directement grâce à un sac à dos émetteur, via le satellite, les images géolocalisées à un centre de secours.

L'agence a aussi conçu un terminal multimédia de la taille d'un assistant numérique personnel également capable de communiquer directement avec le satellite.

Cet appareil, développé sur la base de «l'Ubiquitous communicator» du célèbre professeur Ken Sakamura, permettra d'établir des communications «voix et données» dans des zones non couvertes par des réseaux cellulaires, avec de nombreuses fonction avancées.

«Kiku-8» est le 8e satellite d'essai de la JAXA.

Ce tir constitue la quatrième mission réussie de la H2A cette année.

La H2A, mise en service en août 2001, avait subi en novembre 2003 un cuisant échec qui avait forcé l'agence à suspendre ses missions pendant plus de deux ans.

La fabrication, la gestion et la commercialisation des services de ce lanceur seront privatisées à partir d'avril 2007 et confiées au groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui devra notamment étendre au secteur privé les missions de la fusée et de sa version ultérieure (H2B à partir de 2008).

La H2A n'a jusqu'à présent lancé que des satellites pour le compte du gouvernement ou d'autres institutions publiques nippones.

MHI espère réduire les prix des lancements et améliorer les performances de la fusée pour la rendre compétitive notamment face aux lanceurs européen Ariane et américain Delta.