À une certaine époque, le Canada était l'un des pionniers mondiaux des télécommunications, mais les dernières années ont été difficiles pour les grands piliers de l'industrie. Ce qui n'empêche pas l'Institut international des télécommunications (IIT), un OSBL (organisme sans but lucratif) montréalais reconnu mondialement, de vouloir reconquérir ce titre.

À une certaine époque, le Canada était l'un des pionniers mondiaux des télécommunications, mais les dernières années ont été difficiles pour les grands piliers de l'industrie. Ce qui n'empêche pas l'Institut international des télécommunications (IIT), un OSBL (organisme sans but lucratif) montréalais reconnu mondialement, de vouloir reconquérir ce titre.

Sa stratégie: créer une industrie florissante basée sur un réseau de PME de partout au Québec.

C'est un pari ambitieux. Mais l'IIT croit posséder les outils pour y parvenir. À commencer par un laboratoire de recherche unique au monde, situé à la Place Bonaventure, qui recrée en vase clos les différentes technologies de réseautique en vogue partout sur la planète, de la fibre optique jusqu'à la plus récente génération des réseaux mobiles: 3G, IMS, etc.

«Ça donne une vitrine très crédible aux entreprises qui développent des technologies de pointe, résume Denis Potvin, directeur technique de l'IIT. Pour rencontrer des clients, qui sont souvent des multinationales, c'est plus sérieux que de les inviter dans son garage!»

Il faut dire que les multinationales des télécommunications connaissent de plus en plus l'IIT. L'organisme montréalais est en train de se forger une réputation internationale pour le moins enviable. Des regroupements aussi significatifs que l'Open Mobile Alliance (OMA), l'Union internationale des télécommunications (ITU) et l'Institut européen des normes de télécommunication (ETSI) font affaires avec lui.

L'OMA, qui regroupe 300 des plus importantes entreprises mondiales en télécommunication, se réunira d'ailleurs à l'IIT, du 1er au 8 décembre prochain, dans le cadre de son TestFest, un rendez-vous annuel d'essais et de recherche sur les nouvelles technologies, les produits et les services de l'industrie.

«La rencontre entre des petits développeurs et des multinationales comme Ericsson ou Vodafone, ça ne se fait pas par magie. Ça prend des lieux de rencontre comme celui-là», dit Louis Brunel, président de l'Institut.

Un catalyseur efficace

Pour profiter des services de l'IIT, il faut qu'une entreprise en soit membre. En échange de quelques milliers de dollars, c'est l'accès quasi total aux technologies installées sur place. Pour les petites entreprises, ça évite d'avoir à investir des sommes colossales dans l'infrastructure, ce qui ralentirait d'autant leur recherche et développement (R&D).

Oz Communications est une entreprise montréalaise qui a vu le jour au tournant du millénaire. Selon son directeur de la technologie, Jean Régnier, Oz est aujourd'hui le fournisseur de solutions de messagerie instantanée sur téléphone cellulaire le plus important en Amérique du Nord.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: dans le monde, plus de 50 millions d'appareils mobiles utilisent la solution d'Oz, qui possède aussi des ententes avec des opérateurs en Europe et en Asie.

«L'Institut a facilité notre croissance, estime M. Régnier. Par exemple, nous avons des clients américains qui utilisent des réseaux qu'on n'a pas ici, mais que l'on retrouve à l'IIT. C'est mieux que d'avoir à se déplacer à Plattsburgh pour développer nos produits!»

Cette proximité est un autre atout de l'IIT. L'an prochain, l'Institut veut d'ailleurs élargir sa présence au Québec, en installant des antennes dans les universités et les parcs technologiques de la province, à Rimouski, à Chicoutimi et à Québec. «On veut créer des emplois en région, résume Louis Brunel. Nous voulons permettre aux étudiants de faire de la recherche. En échange, on exige que les PME aient accès à notre technologie.»

Avoir un centre de R&D de calibre mondial dans sa cour est une chance rare pour les entrepreneurs qui pensent avoir de l'avenir dans les télécoms, ou dans un champ connexe.

Surtout quand ce centre de R&D désire multiplier par 10 le nombre de PME membres de son réseau et reconquérir le titre de chef mondial des télécoms autrefois détenu par le Canada.