Le finlandais multiplie les initiatives pour détrôner RIM et son BlackBerry.

Le finlandais multiplie les initiatives pour détrôner RIM et son BlackBerry.

Même si le courriel mobile ne représente que la partie émergée de la mobilité professionnelle, son usage progresse de mois en mois de façon exponentielle. Consulter et répondre à ses courriels en situation de nomadisme, de façon simple et directe est une attente forte.

C'est en partant de ce constat que RIM (Research In Motion) et son terminal BlackBerry ont bâti un succès planétaire avec près de 4 millions d'utilisateurs. Mais aujourd'hui, le groupe canadien doit subir les assauts d'une concurrence de plus en plus acharnée.

Outre Microsoft, Nokia multiplie depuis plusieurs mois les initiatives en la matière.

Après avoir dévoilé son nouveau système de messagerie professionnelle mobile, le géant finlandais annonce que son «Nokia Business Center» supportera désormais Lotus Notes et Domino d'IBM très répandu en entreprises.

«IBM Lotus Notes et Domino représentent une part importante de l'univers de la messagerie professionnelle. Avec cette annonce, Nokia cible précisément ce marché, en proposant aux entreprises et à ses partenaires commerciaux une solution économique, sûre et évolutive pour l'e-mail mobile et les technologies à venir», explique Dave Grannan, directeur général du groupe Enterprise Solutions Mobile Email de Nokia.

«En tant que fournisseur numéro un sur le marché des outils de collaboration d'entreprise, nous accueillons avec satisfaction toutes les nouvelles solutions mobiles, telles que le Nokia Business Center», ajoute Ken Bisconti, vice-président de la division Workplace, Portal and Collaboration chez IBM.

Pour Nokia, la messagerie mobile est stratégique. En novembre dernier, il annonçait le rachat de l'éditeur de solutions de messagerie sans fil américain Intellisync, coté au Nasdaq, pour une valeur de 430 millions de dollars.

Basé en Californie, Intellisync dispose d'une série de grands comptes comme Crédit Agricole, Microsoft ou Pfizer. Le groupe compte environ 450 employés.

En septembre, Nokia annonçait sa propre solution maison baptisée Nokia Business Center.

À la différence de Blackberry, compatible avec la plupart des réseaux d'opérateurs mais pas avec tous les combinés, Nokia indique que sa solution est ouverte à une plus large gamme de téléphones. En l'occurrence les Series 60, Series 80, et bientôt Windows Mobile. Par ailleurs, elle se veut universelle en se basant sur le langage Java, massivement utilisé en téléphonie.

Le système de courriels de Nokia se présente de deux façons. La version standard permet aux salariés de lire et d'envoyer des courriels avec pièces jointes.

La version professionnelle, directement intégrée au réseau de l'entreprise, offre un accès direct à une boîte aux lettres électronique via un appareil portable, et permet d'accéder à son agenda ou à son répertoire.

La version de base est fournie gratuitement quand l'entreprise acquiert la licence pour le serveur. Chaque licence, valable pour 400 personnes, coûte 2550 dollars canadiens. Pour la version professionnelle, la société doit s'acquitter, une fois pour toutes, d'un forfait supplémentaire de 78 dollars par personne. Un tarif compétitif qui pourrait concurrencer RIM.

Cette concurrence acharnée ne semble pas faire peur à RIM. «Nous sommes sereins», nous explique Dany Bolduc, directeur des relations commerciales France et Benelux de RIM. «Les opérateurs nous font confiance et nous signons des accords à tour de bras», souligne-t-il.

«Faire ce qu'on fait est très difficile car nous proposons une solution bout en bout. Nous avons pas mal d'avance sur la concurrence qui ne propose pas d'offres similaires en termes de possibilités, d'intégration, de sécurité et de fiabilité». Mais il semble clair que Nokia n'a pas dit son dernier mot.

D'ailleurs, l'objectif est clair: selon Scott Cooper, vice-président des solutions mobiles de Nokia Enterprise Solutions, le constructeur «obtiendra la première place du marché des terminaux de push e-mail en 2008». «Nous avons de très grandes ambitions et ce marché est stratégique pour nous», ajoute-t-il.