Montréal s'est taillée avec les années une place enviable dans le développement de jeux vidéo. En plus de produire des jeux pour les consoles conventionnelles, les artisans d'ici travaillent sur un marché qui gagne de plus en plus de terrain : les jeux sur cellulaire.

Montréal s'est taillée avec les années une place enviable dans le développement de jeux vidéo. En plus de produire des jeux pour les consoles conventionnelles, les artisans d'ici travaillent sur un marché qui gagne de plus en plus de terrain : les jeux sur cellulaire.

«C'est un marché qui est en train d'exploser», dit Ken Schachter, directeur de studio chez JGameloft, une compagnie implantée à Montréal qui développe des jeux sur cellulaire. «Dans l'industrie du jeu vidéo, c'est le secteur qui connaît la plus forte croissance.»

On prévoit cette année que 800 millions de cellulaires seront vendus dans le monde. Pour les compagnies qui fabriquent des jeux vidéo, c'est autant de joueurs potentiels.

Le plus important fabriquant de téléphones cellulaires au monde, Nokia, dit faire des jeux sur téléphone une de ses priorités.

«On est loin du jeu Snakes [que Nokia offre toujours, mais en version 3D]», dit Andy Hewitson, directeur des ventes chez Nokia Canada. «Les téléphones ont maintenant des processeurs très puissants et supportent les graphiques 3D. Les jeux sont incroyables.»

Incroyable : le qualificatif est également utilisé par Dany Savard, producteur chez Jamdat Montréal. «Le nouveau téléphone LG, par exemple, est muni d'une carte accélératrice 3D. C'est ultra performant, on va pouvoir développer des jeux incroyables là-dessus. Les téléphones sont maintenant six fois plus puissant que ce que j'avais comme PC il y a dix ans!»

Chez Nintendo, où on fabrique des consoles de jeu portables de plus en plus petites, on dit ne pas craindre la compétition des jeux sur cellulaires.

«À mon avis, le téléphone reste un outil conçu pour être un appareil de communication. Les gens qui jouent ne veulent pas être obligés de faire 3-3-7 ou 2-2-4 quand ils jouent à des jeux. Il y a très peu de machines au monde qui sont multifonctionnelles», dit le Pierre-Paul Trépanier de Nintendo Canada.

Cette réponse ne surprend pas Dany Savard. «C'est l'argument Nintendo. Un téléphone avec des jeux, c'est à l'extérieur de leur conception de ce que doit être une console. Mais on peut avoir un téléphone et une mini console de jeu à la fois. Je n'y vois aucun problème.»

Le producteur dit que les jeux sont faits de manière à ce que les utilisateurs n'aient qu'un ou deux boutons sur lesquels appuyer lorsqu'ils jouent.

Les jeux développés à Montréal par Jamdat sont vendus à des clients partout dans le monde. «Les Américains, les Allemands, les Anglais sont vraiment friands de ça. Nous au Canada, on est un peu frileux», constate Dany Savard.