P.K. Subban et Wayne Gretzky, les deux joueurs qui ornent les pochettes de NHL 19, résument à merveille le tiraillement des développeurs d'EA Sports. Entre la tradition et le nouveau hockey de la Ligue nationale, comment renouveler un classique qui fête cette année son 25e anniversaire?

En mettant le paquet sur les deux, avons-nous constaté en explorant la nouvelle édition qui sera mise sur le marché ce vendredi. Pour le studio d'EA Sports de Vancouver, maître d'oeuvre de cette franchise, il s'agit de «la meilleure amélioration depuis longtemps», a assuré William Ho, directeur de la création lors d'une rencontre de presse fin août.

Pour résumer la nouvelle attitude des joueurs, «plus expressifs, plus frondeurs», le choix s'est porté tout naturellement sur P.K. Subban, explique-t-il. Dans le jeu, on a maintenant accès à une variété étourdissante de célébrations des buts, de la petite steppette à la danse lascive en passant par du Air Guitar ou d'une imitation de crise d'épilepsie sur la glace. Un tout nouveau mode, World of CHEL, permet d'affronter des amis ou l'ordinateur sur des glaces extérieures en créant son joueur. Vous avez accès à plus de 900 pièces d'équipement pour affirmer votre personnalité, des pantalons fluo aux kangourous rayés en passant par des tuques loufoques. Il faut toutefois être abonné à Xbox Live Gold, à 69,99$ par année, pour accéder à certaines fonctions.

Jouer avec Lemieux

Pour la tradition, on peut maintenant inclure plus de 200 légendes du hockey, notamment quand on bâtit son équipe de rêve. La dernière édition de NHL n'en comptait qu'une vingtaine, rappelle le directeur de la création. Vous aurez la joie, si vous débloquez ces options après les défis proposés, de jouer avec Wayne Gretzky, Mario Lemieux ou Mark Messier. La Sainte-Flanelle est largement représentée avec, entre autres, Patrick Roy, Jean Béliveau et Jacques Plante -sans masque, en plus.

Les responsables d'EA Sports ont également moussé le plus grand réalisme de l'action, avec des mises en échec plus intenses, un contrôle plus fluide et un coup de patin plus réaliste. On a d'ailleurs auditionné plus de 200 joueurs de hockey, dont certains professionnels, pour imiter le coup de patin de vedettes comme Connor McDavid.

Pour être honnête, ces améliorations ne nous ont pas sauté aux yeux lors des matches classiques. Le jeu semble effectivement plus rapide, le coup de patin plus enjoué, les passes plus intelligentes mais il n'y a rien de flagrant. Par contre, dans certains modes plus fantaisistes, notamment à trois contre trois ou avec une équipe composée de mascottes (eh oui...), on a constaté beaucoup plus d'agilité et des mises en échec plutôt retentissantes.

Modes populaires

Un de nos modes préférés, qui consiste à faire progresser un joueur des ligues junior jusqu'à la LNH, est de retour. Le même soin a été apporté au réalisme : notre malheureux joueur recrue, un centre franc-tireur portant le numéro 10, s'est par exemple blessé dès son premier match en Coupe Memorial. Il a tout de même pu compter sept buts lors du tournoi que son équipe a remporté, ce qui lui a valu d'être repêché au premier rang par les Sabres de Buffalo.

Selon EA Sports, près d'un joueur vidéo sur deux passe le gros de son temps dans les modes alternatifs. Un des constats les plus évidents, c'est qu'on y retrouve souvent la vraie sensation du hockey, puisqu'on ne contrôle qu'un seul joueur -comme dans la réalité. Il faut donc se positionner, suivre le jeu en attendant une passe ou repérer le joueur libre.

La navigation dans les dizaines de possibilités, de défis et d'options est tout de même complexe : on comprend qu'on arrive au milieu d'un party aux règles parfois confuses, avec ses codes de récompenses loin d'être évidents. On rêve d'un grand ménage ou d'une refonte des menus dans une future édition du jeu.

Le classique du jeu NHL reste tout de même la saison complète ou un match immédiat avec l'équipe de son choix, et un ou deux clics suffisent pour y accéder. Pas de grandes nouveautés ici, à part de nouvelles animations et chansons, des commentaires rafraîchis et des mouvements un peu plus fluides. Nous n'avons pu résister à la tentation de simuler une saison complète avec le Canadien de Montréal. Impossible, cependant, d'imiter l'échange de Pacioretty, Nick Suzuki ne figurant même pas dans l'alignement des Golden Knights. Le classement final : 14e dans la Conférence de l'Est, évidemment exclu des séries, au terme d'une saison médiocre de 80 points. Et nous n'avons même pas nous consoler en tentant de rapatrier P. K. Subban contre Shea Weber : l'ordinateur nous a traité de plaisantin. Misère.