Ubisoft Montréal lancera demain Watch Dogs 2, deuxième opus de sa populaire franchise axée sur les violations de la vie privée et le piratage. Rarement un jeu vidéo est-il arrivé à se coller d'aussi près à l'actualité, ce qui représente à la fois une occasion et un défi pour ses créateurs.

Pour la première fois de l'histoire, au cours des derniers mois, des notions de piratage informatique ont été au coeur de la campagne électorale présidentielle américaine. L'influence possible d'une élection est d'ailleurs un thème qu'effleure Watch Dogs 2.

« Ç'a toujours été la volonté de la marque d'être près de l'actualité », confie Thomas Geffroyd, directeur au contenu du projet.

Watch Dogs 2 met en scène Marcus, un jeune Noir de la région de San Francisco qui se rebelle contre le système après que ledit système a « prédit » qu'il posait un risque pour la société. Il consacre alors ses compétences, tant informatiques que guerrières, à lutter notamment contre de grandes entreprises qui abusent de leurs gigantesques bases de données.

Le téléphone intelligent était au coeur du premier épisode de Watch Dogs, lancé en 2013. La conception du jeu s'était amorcée cinq ans plus tôt, en 2008, peu de temps après l'arrivée de l'iPhone.

« Le deuxième est davantage un état des lieux de la donnée », résume M. Geffroyd. « Qui peut les amasser, les acheter, faire quoi avec, etc. », poursuit le directeur créatif du jeu, Jonathan Morin.

Message social

Même si la conception du jeu dure des années, il semble toujours collé sur l'actualité.

« Watch Dogs est dans une situation particulière où, chaque fois qu'on en parle, il y a toujours un ou deux éléments liés dans l'actualité », observe M. Morin.

Watch Dogs constitue donc l'une des rares superproductions à faire passer un certain « message social ».

« Le premier avait ses faiblesses, mais beaucoup de gens nous ont dit avoir une vision différente de la vie privée après y avoir joué, explique M. Morin. Le sujet est très large, et on n'est pas là pour juger les gens qui sont toujours sur leur téléphone - ce qui nous inclut -, mais pour les amener à réfléchir. »

« On n'essaie pas de donner les réponses, affirme pour sa part M. Geffroyd. On ne veut pas être le mononcle au bout de la table qui dit : "Dans mon temps, on avait juste le téléphone." »

Sommet du jeu

Le Sommet international du jeu de Montréal s'ouvre aujourd'hui, au Palais des congrès. Il devrait attirer cette année environ 3000 participants. L'événement est avant tout destiné aux développeurs de jeux vidéo et aux étudiants dans ce domaine. Pour la première fois, on y trouvera un kiosque rendant hommage à 10 jeux vidéo marquants réalisés par des studios québécois indépendants lors des cinq dernières années.

Meilleures créations canadiennes

La septième édition de la remise des Prix canadiens du jeu vidéo se tiendra pour la première fois à Montréal et servira en quelque sorte d'événement de clôture du Sommet. Sans surprise, Ubisoft Montréal s'y présentera en favorite avec 15 nominations réparties dans les 20 catégories.

Domination montréalaiseToujours très bien représenté dans ce gala, Montréal se surpasse cette fois. Pas moins de 7 des 10 finalistes au prix le plus prestigieux, celui de Jeu de l'année, sont montréalais. Ce sont Eagle FlightFar Cry Primal et Rainbow Six Siege d'Ubisoft, Dead by Daylight de Behaviour, Deus Ex GO de Square Enix, Deus Ex : Mankind Divided d'Eidos et Stories : The Path of Destinies de Spearhead.