Le secteur français du jeu vidéo a connu une deuxième année de croissance d'affilée en 2015, malgré le coup de frein sur les ventes des anciennes consoles.

Au total, son chiffre d'affaires a atteint 2,87 milliards d'euros, en hausse de 6%, a indiqué mardi le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), se fondant sur des données de l'institut GfK.

Pour 2016, le Sell anticipe une troisième année de croissance, mais ne se risque pas à donner de prévisions en raison de plusieurs incertitudes. En effet, une nouvelle console du géant japonais Nintendo pourrait être lancée cette année et il reste encore difficile de prédire quel accueil sera réservé aux casques de réalité virtuelle qui doivent être commercialisés dans les prochains mois.

Du côté des jeux, ce sont une nouvelle fois la simulation de football «Fifa» et le titre militaire «Call of Duty» qui ont terminé en tête du classement, avec respectivement près de 1,3 million et 1,08 million d'exemplaires vendus.

Mais le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs précise que ces chiffres ne concernent que le marché physique. Or, ce dernier n'a représenté que 46% des ventes de titres l'an passé, juste devant le dématérialisé (40%).

«L'année 2015 confirme la croissance du jeu vidéo même si la génération précédente de consoles a beaucoup plus rapidement décru que ce qu'on pouvait attendre», a expliqué à l'AFP Jean-Claude Ghinozzi, président du Sell et directeur de la division grand public de Microsoft France.

Le marché du jeu vidéo est très dépendant du cycle de vie des machines: ses revenus ont tendance à grimper lorsque les nouvelles consoles sortent puis à décliner progressivement au bout de deux, trois ans.

Vingt ans de Pokémon 

Mais, cette fois-ci, la nouvelle génération a très rapidement supplanté la précédente, au point de représenter 96% des achats de consoles en 2015.

Le segment des consoles a globalement enregistré un repli de 6% de son chiffre d'affaires, à 712 millions d'euros. En ne prenant en compte que la génération 8, c'est-à-dire les dernières machines de chaque constructeur (PlayStation 4 et Playstation Vita de Sony, Xbox One de Microsoft, WiiU et 3DS de Nintendo), il ressort toutefois en hausse de 2%.

Au total, 2,47 millions de consoles ont été écoulées l'an passé en France, dont 1,7 million pour la seule génération 8. Si le Syndicat ne communique pas de détails machine par machine, une source du secteur a indiqué à l'AFP que la PlayStation 4 avait écrasé la concurrence avec un peu plus d'un million de ventes.

Les revenus issus des ventes de jeux sont en hausse de 9,5%, à près de 1,85 milliard d'euros, essentiellement tirés par les productions sur mobile (+30%) même si les consoles et le PC ont aussi tiré leur épingle du jeu (+7% pour les deux cumulés).

En volume, c'est Nintendo qui est l'éditeur qui a écoulé le plus de titres l'an passé en France.

«Nous avons eu de beaux succès, avec des séries connues comme Pokémon, mais aussi des nouvelles marques comme Splatoon, qui termine 5e meilleure vente de l'année», a souligné Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France.

En 2016, le groupe japonais compte notamment s'appuyer sur le vingtième anniversaire des Pokémon et l'arrivée en France du dessin animé «Yo-kai Watch» et de son adaptation sur Nintendo 3DS, très populaires au Japon.

Enfin, les achats d'accessoires (+13% à 305 millions d'euros) ont été dynamisés par les jouets vidéo, de petites figurines qui permettent de débloquer du contenu dans les jeux et qui sont vendues séparément (+31% en volume et +29% en valeur).