La série The Witcher a connu deux épisodes dont les qualités ont été garantes de leur popularité auprès des adeptes de jeux de rôle. Pour sa grande finale, la firme polonaise CD Projekt Red a retroussé ses manches afin de faire de Wild Hunt un immense monde ouvert. La sortie du jeu a été reportée à plusieurs reprises afin de répondre aux attentes des concepteurs. Devant le résultat final, on peut conclure que le défi a été relevé.

ENVOÛTÉ PAR L'AVENTURE

Wild Hunt reprend les aventures de Geralt de Riv. Un « sorceleur », semi-guerrier, semi-magicien, membre d'une guilde de chasseurs de monstres. Ce dernier apprend que sa fille adoptive, Ciri, est de retour d'un autre monde et que la Chasse Sauvage - des cavaliers spectraux tuant tout sur leur passage - est à ses trousses. Il se lance donc à sa recherche. Intrigant, acéré, sensuel et parfois drôle, le scénario est d'une richesse sans borne, que l'on parle des nombreux dialogues, de la trame principale ou des quêtes secondaires. On y découvre un folklore fantastique atypique dans lequel des sujets aussi sérieux que le racisme, la violence conjugale, la politique, l'homosexualité sont traités avec classe et rigueur. Certaines décisions ont un impact sur le scénario. Adulte, sexuel, sale et violent, les motivations pour en dépoussiérer chaque petit détail sont inévitables.

UN MONDE À DÉCOUVRIR

Quarante fois plus grand que The Witcher 2, plus d'une centaine d'heures à terminer (30 pour la quête principale), Wild Hunt offre un monde ouvert dans lequel foisonnent les missions. Ces dernières se divisent en plusieurs catégories. Les quêtes principales et les quêtes secondaires. Les secondaires n'en ont que le nom tellement elles peuvent être longues et agréables à compléter. Il y a aussi les contrats de « sorceleur » où il faudra débarrasser un village du monstre qui le menace ainsi que les chasses au trésor. S'ajoutent à cela un jeu de cartes intéressant et une multitude d'endroits uniques à découvrir. Tout ce voyage se fait à pied, à cheval ou en bateau. On pestera contre notre cheval qui se bute trop souvent dans les obstacles.

LE JEU DE RÔLE ULTIME

Gestion d'inventaire, possibilité de faire de l'artisanat, arbre de compétence et j'en passe, les menus sont perfectibles, mais nul doute que les bases du jeu de rôle sont là et bien intégrées à l'univers. La beauté de Wild Hunt est de donner une importance à cette gestion en l'incluant dans le quotidien du jeu. La traque ou encore l'enquête est au centre du jeu. Une fois faite, il sera plus facile d'aborder la créature en connaissant ses points faibles et de gérer son équipement ainsi que la magie dont on usera. Les combats sont d'ailleurs beaucoup plus dynamiques et fluides que ceux des précédents volets. Geralt peut désormais feinter, rouler et esquiver. La magie ainsi que les armes secondaires sont accessibles par l'entremise d'un menu dynamique sous forme de roulette qui ralentit le temps.

ET LA QUALITÉ TECHNIQUE ?

J'ai eu la chance de pouvoir jouer sur PS4 avant de me lancer plus longuement dans l'aventure sur PC. Est-ce que la qualité graphique, techniquement parlant, est à la hauteur de ce que nous avait présenté CD Projekt Red voilà deux ans ? Non. Toujours est-il que le jeu est sublime. Les effets de lumière et de brume, la météo dynamique, les textures de la peau ainsi que la végétation qui danse au gré du vent ont reçu un amour incommensurable de la part des concepteurs. Un PC qui tient la route offrira l'expérience graphique ultime. Il faudra travailler un peu sur les personnalisations graphiques pour éviter les ralentissements et les images qui figent. Les consoles, mis à part quelques ralentissements, quelques éléments qui apparaissent soudainement et des textures plus mollasses, offrent une expérience tout aussi merveilleuse.

DOIT-ON Y JOUER ? OUI

Plusieurs jeux n'ont pas su exploiter le genre Bac à sable de façon judicieuse. CD Projekt Red a réussi cet exploit avec doigté. Captivant, on ne sent jamais que ce jeu de rôle use d'éléments de remplissage. La jouabilité, le scénario et la mise en scène forment un tout cohérent afin de donner vie à un monde dont la bonté et le mal se confondent. Voilà un chef-d'oeuvre qui a la générosité de nous offrir des dizaines d'heures de jeu palpitantes. Un incontournable pour tout amateur de jeu de rôle avide de récits imposants.

Concepteur : CD Projekt Red

Développeur : CD Projekt Red

Console : PC, PS4 et Xbox ONE (testé principalement sur PC) 

Cote : 17 ans et plus (sexualité)

En français

thewitcher.com

4,5/5