Le dernier titre d'Hidetaka Miyazaki met de nouveau en vedette les mécaniques de jeu impardonnables des Souls. Il en profite pour les dynamiser et les transposer dans un univers néo-gothique avec Bloodborne.

Afin de réaliser une critique de Bloodborne, une mise au point sur ses origines s'impose. Le dernier jeu de From Software vient d'une lignée de jeux de rôle/action reconnus pour leur redoutable difficulté. Connus sous les noms de Dark Souls et Demon's Souls, ils ont démontré que les joueurs pouvaient obtenir un plaisir à apprendre par la mort. Des jeux de masochistes qui nous déposaient dans un monde sans nous expliquer pourquoi et sans nous prendre par la main.

Les combats contre de simples ennemis étaient extrêmement techniques. Ils demandaient une concentration de moine, tandis que l'architecture de niveau cachait des secrets cruciaux à notre progression. Ils allaient jusqu'à nous faire perdre nos points d'expérience si nous tombions au combat. Pour les récupérer, il fallait refaire la route, battre à nouveau toutes les créatures, jusqu'à l'endroit de notre trépas. Et cela, sans mourir entre-temps, sinon ces points précieux disparaissaient.

Bloodborne suit les traces de ses aïeux. Son moteur graphique n'est pas impressionnant, mais sa direction artistique est parfaite. On y découvre un univers gothique victorien et inquiétant qui donnerait à Bram Stoker l'impression d'être au paradis.

Le scénario reste assez nébuleux et se laisse découvrir parfaitement au fil de notre aventure. Nous sommes un chasseur qui doit trouver la source du mal qui corrompt le sang des habitants d'une ville. Les habitants encore vivants sont soit barricadés dans leur demeure, soit dans les rues, soit transformés en loups-garous accompagnés d'autres monstres sanguinaires.

Le travail sur le bestiaire relève da la folie créatrice. La façon unique dont chaque créature ou «boss» doit être abordé en combat fait penser au travail sur le premier Souls.

Les concepteurs le disent plus accessible. C'est vrai, l'architecture de niveau laisse moins de place aux égarements. Il n'en reste pas moins technique et impardonnable.

Les armes, fusils et armes au corps à corps, sont moins nombreuses, mais chacune d'elles apporte une façon de jouer unique et plus profonde que les Souls. Les armes au corps à corps peuvent se transformer. Elles permettent entre autres un combat rapproché plus rapide et un corps-à-corps à longue portée plus lent. Chaque combat demande une maîtrise et une grande concentration. Les boss finaux font monter le stress. Et il n'y a rien de plus satisfaisant que de sortir vainqueur contre l'un d'entre eux. Comme pour les Souls, il est toujours possible d'aller aider un autre joueur ou de se faire aider. Les joueurs peuvent laisser des messages sur le sol ou encore venir nous affronter. Mais le laps de temps pour trouver d'autres joueurs est cependant très long, tout comme les chargements, d'ailleurs.

Cerise sur le gâteau, les concepteurs ont ajouté la possibilité d'affronter des donjons créés aléatoirement de façon procédurale. Une façon différente de monter en expérience. Complètement optionnels, ils offrent différents niveaux de difficulté et plusieurs environnements dans lesquels nous pouvons trouver des matériaux pour invoquer de nouveaux donjons.

Encore une fois, on ne vous cachera pas que Bloodborne s'adresse à des joueurs d'expérience. Il est très difficile et peut décourager ceux qui n'aiment pas mourir des dizaines de fois avant de passer un recoin plus ardu. Voilà pour l'avertissement.

Pour les autres, les détenteurs de PS4 qui veulent affronter la bête, vous avez là un jeu qui fera assurément partie des jeux de l'année.

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Genre : action/RPG

Concepteur : From Software

Éditeur : Sony

Console : PS4

Cote : 17+

Prix : 69,99  $

en français

4 étoiles et demie