L'épidémie d'Ebola a fait décoller les téléchargements d'un jeu en ligne britannique dont l'enjeu consiste à décimer l'humanité grâce au virus ou à la bactérie de son choix, incitant les promoteurs à mettre en avant la valeur prophylactique de leur trouvaille.

«Je ne voulais pas que mon jeu soit associé à cette épidémie», explique à l'AFP son concepteur James Vaughan, 27 ans, dont la société, Ndemic Creations, est installée à Londres et revendique 35 millions de joueurs dans le monde.

Il a finalement trouvé un moyen d'utiliser le succès de son jeu, lancé en mai 2012, pour aider à lutter contre l'épidémie Ebola, qui a commencé en décembre 2013 en Guinée forestière.

L'objectif du joueur, dans Plague Inc, est d'infecter un «patient zéro» en lui transmettant une maladie mortelle, puis de le faire évoluer de manière à contaminer le plus de monde possible, jusqu'à l'extinction de toute vie humaine sur Terre.

Entre temps, il a la possibilité de faire évoluer le virus, de le rendre plus virulent et résistant aux médicaments, par exemple, et d'échafauder des scénarios où les gens ne se lavent plus les mains ou bien où les services de santé sont très performants.

Depuis que des cas d'Ebola se sont déclarés aux États-Unis, «nous avons une croissance de 50% des téléchargements du jeu chaque jour», dit James Vaughan.

«C'est la première fois qu'on voit des faits réels avoir un impact sur les téléchargements», ajoute-t-il. Un constat déplaisant, surtout lorsque des joueurs indélicats clament sur Twitter: «Victoire! Ebola a éliminé toute vie sur Terre».

Depuis la semaine dernière, tout joueur qui arrive sur la page d'accueil voit s'afficher à l'écran une invitation à se rendre sur le site d'associations qui viennent en aide aux pays touchés par la maladie et à leur faire une donation. Ndemic Creation a aussi fait une donation.

Des conseils d'hygiènes y sont aussi prodigués pour éviter la contamination.

«C'est un excellent moyen d'attirer l'attention» des gens, se félicite James Vaughan, qui affirme aussi que de nombreux professeurs d'université lui ont écrit pour lui dire qu'ils se servaient de son jeu très visuel pour expliquer à leurs étudiants comment se propage une épidémie.

Sa société créée en 2012, après le lancement au succès fulgurant de son jeu développé avec l'aide d'un programmateur, n'a elle pas enregistré de hausse significative de ses bénéfices grâce à Ebola, affirme-t-il sans donner de chiffres.

La plupart des téléchargements récents l'ont été à partir de plateformes gratuites.