Un juge américain a rejeté mardi une demande de l'ex-dictateur déchu du Panama, Manuel Noriega, qui voulait être rétribué pour l'utilisation de son image dans le jeu vidéo à succès Call of Duty.

Le juge californien William Fahey a statué en faveur de l'éditeur du jeu Activision Blizzard, qui avait jugé «frivole» la plainte de l'ancien chef d'État, âgé de 80 ans et actuellement emprisonné au Panama.

«Ce jugement est une victoire importante et nous remercions le tribunal d'avoir protégé la liberté d'expression», s'est félicité l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, avocat de l'éditeur.

«Cette plainte était absurde depuis le tout début et nous sommes heureux qu'au final ce ne soit pas un criminel notoire qui ait gagné», a-t-il ajouté.

Pour M. Giuliani, ce jugement est valable pour tous les créateurs de films, de livres, de jeux vidéos ou d'émissions télévisées qui mettent en scène des personnages historiques.

«Le jugement d'aujourd'hui est une victoire pour les 40 millions de membres de la communauté de Call of Duty ainsi que pour tous ceux qui, dans le monde entier, aiment les fictions historiques», a fait valoir le directeur général d'Activision Bobby Kotick dans un communiqué.

Les épisodes de Call of Duty, un jeu de tir à la première personne (FPS, First Person Shooter), s'inspirent d'événements historiques, selon Activision.

Le jeu a déjà utilisé l'image de l'ex-dictateur cubain Fidel Castro, de l'ancien président américain John F. Kennedy, et cette fois de M. Noriega.

Activision avait demandé en septembre au juge de rejeter la demande de Noriega, arguant que l'utilisation d'un personnage représentant l'ex-dictateur - dans la version Black Ops II sortie en 2012 - relevait de la liberté d'expression.

Le dirigeant déchu accusait l'éditeur d'utiliser son image sans sa permission et de l'incarner à l'écran en méchant traitre.

Activision doit publier la semaine prochaine une nouvelle version de ce jeu intitulé Call of Duty: Advance Warfare.