Depuis que les ordinateurs existent, certains ont voulu les utiliser pour jouer. Depuis le lancement il y a cinquante ans de «Spacewar!», le marché des jeux vidéo a explosé pour devenir une industrie qui brasse des milliards de dollars, de plus en plus orientée vers les mobiles.

Lorsque la firme DEC met un ordinateur à la disposition de l'université américaine du MIT dans les années 60, elle ne s'attendait pas à ce que le programmeur Steve Russell décide que le meilleur moyen de montrer les capacités techniques de la machine est de développer un jeu.

«Depuis les débuts de l'ordinateur, les gens ont cherché des jeux vidéo», explique le directeur de la société d'études Gartner, Brian Blau. «Les gens aiment les jeux, et marier le concept de jeu avec l'ordinateur et l'interactivité, c'est vraiment puissant».

Le marché des jeux vidéo, sur appareils mobiles comme les smartphones ou les tablettes ou sur ordinateurs fixes, représente actuellement 101 milliards de dollars, et pourrait grimper jusqu'à 111 milliards en 2015 et 128 milliards en 2017.

Les ordinateurs, portables ou non, sont restés longtemps les bastions des amoureux du jeu. Mais les consoles Microsoft, Sony, et Nintendo ont apporté de nouvelles formes de loisirs à la maison avec la Xbox, la PlayStation et la Wii.

Aujourd'hui les jeux sur téléphones intelligents s'imposent de plus en plus.

De nouvelles générations de consoles, comme la Xbox One et la PlayStation 4, sorties à la fin de l'an dernier ont cherché à renouveler les jeux au sein d'un marché mis sous la pression des très populaires jeux pour téléphones intelligents et tablettes. Mais la dernière console de Nintendo, Wii U, a eu du mal à attirer des joueurs.

De plus, les rois de la console sont aussi concurrencés par des studios comme Activision Blizzard, Electronic Arts, Ubisoft, Disney Interactive, et Warner Brothers devenus des titans des logiciels de jeux.

Succès foudroyant 

Tandis que les consoles misent sur les jeux d'immersion comme dans un film, et des menus permettant de voir en streaming -sans téléchargements- des films ou des émissions de télévision, les jeux pour appareils mobiles rencontrent un succès foudroyant.

Il y a davantage d'applications pour jouer pour téléphones intelligents et tablettes que pour d'autres fonctions, selon M. Gartner.

Et, ajoute-t-il, ce sont les applications qui rapportent le plus: leurs revenus viennent des téléchargements d'applications payantes ou de transactions en cours de jeu pour passer à un niveau plus difficile.

Le groupe britannique King Digital Entertainment, qui a développé le très populaire jeu d'alignement de bonbons Candy Crush Saga, s'est dit prêt à entrer en Bourse. Parmi les autres fabricants de jeux à succès figurent Rovio, Wooga, et Supercell.

Le Californien Zynga, qui avait commencé à lancer des jeux sur les réseaux sociaux pour suivre les joueurs sur leurs appareils mobiles, a l'intention de relancer ses jeux «Farmville» et «Words With Friends» en même temps que son populaire Zynga Poker.

Les revenus générés par les jeux pour appareils mobiles devraient quasiment doubler au cours des deux prochaines années pour atteindre 22 milliards de dollars, selon M. Gartner.

Et l'avenir s'annonce radieux avec le nouveau et déjà florissant secteur du sport électronique (eSport), ces compétitions de jeux vidéo de stratégie ou de combat, avec de grands championnats, des sponsors, des commentateurs, des publicitaires et de l'argent.