Dans le merveilleux monde des jeux de tir, la franchise des Crysis a souvent été perçue comme l'enfant prodige qui parvient à surpasser les limites graphiques de l'industrie. Ce troisième opus est effectivement très beau... Un peu ennuyant, mais très beau.

Prophet, le héros de Crysis 3, tire sa puissance de son armure. Elle a été conçue grâce à la technologie extraterrestre de l'ennemie. Mais la cuirasse hante son hôte. Prophet joue-t-il un rôle dans les plans d'un envahisseur prêt à tout pour anéantir la race humaine?

Les intentions derrière le scénario de Crysis 3 sont honnêtes. Il s'enchaîne bien au récit de la série et raconte des événements qui se veulent immensément poignants. Malheureusement, l'histoire est surjouée et finit par tomber sur le coeur tant elle beurre épais.

Constat similaire sur le plan de l'expérience de jeu, qui offre de belles possibilités, sans toutefois trouver son équilibre. L'interface est léchée et le joueur accède rapidement à un bel éventail de pouvoirs et d'armes à feu, avec lesquels il peut jongler de façon intuitive.

Sur demande, et sans réel handicap, le héros active un viseur qui permet de marquer tous ses ennemis à la ronde, peu importe les obstacles qui les séparent de lui.

Toujours grâce à son armure, il peut devenir invisible pour prendre ses ennemis par surprise. Comme l'énergie utilisée pour ce pouvoir se recharge plus vite qu'un dé à coudre sous la douche, le joueur peut l'utiliser presque sans arrêt, au grand désarroi de ses victimes.

Ajoutez à cela le nouveau joujou du personnage un arc surpuissant, discret et polyvalent et vous obtenez un prédateur impitoyable.

Ça se marie plutôt mal à l'intelligence artificielle limitée des adversaires. Un soldat ennemi voit son compagnon d'armes s'écrouler à quelques pas de lui, transpercé d'une f lèche électrique? «Sûrement une fausse alerte, pense-t-il. Aussi bien rependre ma marche de santé à proximité.»

Le monde s'écroule autour du héros et on finit tout de même par s'ennuyer un peu durant les huit ou dix heures que dure la campagne solo.

Là où Crysis brille, c'est bien sûr sur le plan du graphisme (principalement dans la version PC). Les ruines de New York, avec ses immeubles reconquis par la végétation, ainsi que les textures de peau des personnages atteignent de nouveaux sommets.

Il faut un ordinateur de course pour en profiter au maximum, mais un pas de géant technique a tout de même été franchi.

Le verdict

En raison de sa réalisation soignée et de son mode multijoueurs sympathique (16 participants, 8 types de jeu), Crysis 3 demeure un assez bon produit. Cependant, l'histoire qui sonne faux et l'expérience de jeu trop courte et inégale l'empêchent de se démarquer.

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Concepteur: Crytek Studios

Éditeur: Electronic Arts

Plateformes: Xbox360, PC et PS3