Décidé à faire sa place parmi le genre survival/horror sur Xbox 360, Alan Wake arrive enfin, cinq ans après son annonce à l'E32 005. L'équipe de Remedy, qui est notamment derrière les excellents Max Payne, réussit-elle à sortir de l'ombre? Notre verdict.

Le scénario

Alan Wake et sa femme, Alice, viennent tout juste de mettre le pied dans le petit village de Bright Falls que le cauchemar du célèbre romancier d'horreur commence. Après la noyade de sa compagne dans des circonstances paranormales, Wake se réveille, une semaine plus tard, au volant de sa voiture accidentée. Et là, tout bascule. Le doute sur la mort de sa femme le ronge et, du même coup, mine sa santé mentale. Des ombres émergent des ténèbres pour le tuer et les pages d'un roman, qu'il n'a pas encore écrit, jonchent sur le sol.

 

Les créateurs du jeu ne le cachent pas, Alan Wake est grandement inspiré de l'univers de Stephen King. Sans être un pâle pastiche sans âme, c'est un peu un croisement entre les univers de In the Mouth of Madness, The Myst et The Shining. On reconnaît immédiatement les paysages meublés de montagnes et de conifères du Maine typiquement décrits par le roi de l'horreur. Le jeu se permet aussi quelques clins d'oeil à des classiques comme The Birds de Hitchcock ou la série télé The Twilight Zone.

Aussi immersif que déstabilisant, le scénario écrit par Sam Lake nous laisse seuls dans un univers qui vacille entre le cauchemar et la réalité. Telle une série télé, les six épisodes du jeu nous engouffrent dans une schizophrénie impossible à maîtriser. Alan Wake finit par être un petit bijou narratif empreint de détails. Il se dévore avec véhémence tout en nous faisant redouter d'en voir la fin.

L'expérience de jeu

Alan Wake ne réinvente pas le genre du survival/horror, mais sait se sortir du lot avec panache. Le plus souvent, le vaste territoire du jeu est découvert à pied. Quelques parcours en véhicule et des énigmes, sous forme de mécanismes à activer, agrémentent l'expérience de jeu, changent le rythme. Les bases de rationalisation d'armes y sont, mais c'est la manière de les utiliser qui donne toute sa personnalité au jeu, ce qui le différencie des autres Resident Evil et Silent Hill de ce monde.

Les spectres polymorphes qui menacent le romancier ne peuvent être tués par balle qu'après avoir été affaiblis par la lumière. L'arsenal d'Alan sera donc principalement constitué d'une lampe de poche et de tout ce qui peut créer de la lumière, telles des fusées éclairantes et des grenades aveuglantes. Alan pourra également user de projecteurs dispersés dans les niveaux ainsi que de la protection de réverbères.

Ce principe réussit à créer la tension et l'action que le genre n'avait pas encore exploitées. Sans trop errer entre le sursaut et l'horreur gore, le jeu nous met plutôt face à une tension énigmatique entrecoupée de trêves éclairées très bienvenues.

Son et image

Hormis une qualité graphique qui peut paraître un peu dépassée, Alan Wake sait tirer son épingle du jeu avec des ambiances de haut calibre. Le bruitage et les effets de lumière sont parfaits. Et que dire des effets de brume lors de l'arrivée des ténèbres. Le vent se lève alors et, un peu comme de l'encre, la brume se dissipe au contact des arbres en mouvement.

Notre verdict

Jouissant d'une narration presque sans faille et d'une jouabilité qui a su faire ses preuves, les 10 à 12 heures passées dans la folie qu'est le jeu Alan Wake ne laisseront personne indifférent. Rassurons-nous, ce jeu n'est pas qu'une folie passagère, puisqu'un deuxième volet est déjà en production.

ALAN WAKE

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Concepteur: Remedy

Éditeur: Microsoft

Console: Xbox 360

Cote: 13 ans et + (T)

Sortie: 18 mars 2010