Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a annoncé lundi à Tourcoing (Nord) une batterie de mesures en faveur du secteur du jeu vidéo, dont l'institution d'un prix de la création, des incitations fiscales et la mise en place d'un «observatoire» national.

Ces mesures visent à «encourager la conservation du patrimoine vidéo-ludique, stimuler la création par un soutien adéquat aux entreprises et renforcer la formation et l'éducation à ce média», a déclaré Frédéric Mitterrand après avoir visité le siège de la société Ankama, créatrice du jeu Dofus qui a séduit des millions de joueurs dans le monde depuis son lancement en 2005.

Il s'agit d'acter «la reconnaissance publique de cette forme de création originale, qui est parmi les plus innovantes et dont le poids économique est loin d'être négligeable», a-t-il ajouté. Le marché français du jeu vidéo représente 10% du chiffre d'affaires de l'industrie culturelle, à près de 3 milliards d'euros, et ce en dépit d'une baisse de 20% en 2009, selon le ministère de la Culture.

M. Mitterrand a annoncé le lancement d'un «prix du créateur de jeux vidéo» qu'il remettra lors du Festival du jeu vidéo en octobre, ainsi qu'un prix annuel couronnant le travail de fin d'étude d'étudiants des écoles supérieures formant aux métiers de l'image animée.

Il a également annoncé la mise en place, au sein du Centre national de la cinématographie (CNC), d'un «observatoire du jeu vidéo», le lancement d'une «mission sur le statut juridique du jeu vidéo» et l'évaluation de l'efficacité du crédit d'impôt sur le secteur et en particulier sur la création de jeux en ligne.

Il a enfin souhaité associer le CNC, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et Universcience (Cité des sciences et Palais de la découverte) autour d'une réflexion sur la valeur «patrimoniale» du jeu vidéo.

«Il est temps de restituer la mémoire du jeu vidéo, le patrimoine extraordinaire que des générations successives ont accumulé ces 40 dernières années», a estimé Frédéric Mitterrand.