Après la littérature et le cinéma, où le second volet de la série Twilight caracole en tête du box-office, le jeu vidéo va lui aussi succomber en 2010 à la mode du vampire avec deux productions mettant en scène cette créature mythique.

La saga «Castlevania» va notamment avoir droit à un nouvel épisode baptisé «Lords of Shadow» dans lequel Gabriel, membre d'une caste de chevaliers, tentera de venger la mort de sa femme, assassinée par une meute de créatures maléfiques.

Créée en 1986, cette série de Konami «doit entre autres son succès à la présence de Dracula comme ennemi récurrent du joueur», souligne Stéphanie Hattenberger, direction du marketing et de la communication au sein de la branche française de l'éditeur japonais.

Le concept de «Castlevania», mot-valise issu des termes Castle et Transylvania, repose en effet sur la confrontation entre Dracula et les Belmont, une famille de chasseurs de vampires armés d'épées et d'eau bénite pour se battre.

Avec ce nouvel épisode prévu pour le second semestre 2010 sur Playstation 3 et Xbox 360, Konami compte séduire un public néophyte grâce à l'engouement autour du personnage du vampire.

«L'effervescence médiatique autour du vampire est bien partie pour perdurer l'année prochaine. Même si nous n'avons pas encore défini notre campagne de communication pour ce nouveau Castlevania, nous pouvons supposer qu'elle attirera de nouveaux joueurs», résume Mme Hattenberger.

Preuve de son importance, cet opus, bien que réalisé en Europe, est supervisé par Hideo Kojima, l'homme à l'origine de la série «Metal Gear», une des licences phares de l'entreprise.

À échéance plus brève, Konami proposera dès février 2010 le premier jeu vidéo fondé sur l'univers de Twilight.

Nommé «Scene it? Twilight», ce titre, annoncé sur les consoles Wii et DS de Nintendo mais aussi sur PC, s'apparente à un questionnaire interactif dans lequel les joueurs doivent répondre le plus rapidement possible à quelque 500 questions sur l'histoire inventée par l'écrivain américaine Stephenie Meyer et sur les films qui en ont découlé.

«L'histoire de Twilight aurait pu faire l'objet d'un jeu d'aventure mais cela aurait trop ressemblé à Castlevania et n'aurait peut-être pas plu aux jeunes filles qui sont la cible de cette licence», résume la directrice du marketing et de la communication.

Ce logiciel pourra en tout cas s'appuyer sur le succès qu'a rencontré au cinéma le deuxième volet de la série: il a attiré 3,3 millions de spectateurs en France en deux semaines et généré sur la même période plus de 230 millions de dollars de recettes aux États-Unis.

Plus largement, le personnage du vampire est actuellement omniprésent dans les médias avec les séries télévisées américaines «True Blood» et «The Vampire Diaries» notamment.

La sphère littéraire s'est elle aussi emparée du phénomène avec la publication en octobre de «Dracula l'immortel» aux éditions Michel Lafon. Suite officielle du «Dracula» publié en 1897, l'un de ses auteurs, Dacre Stoker, n'est autre que l'arrière petit-neveu de Bram Stoker, qui avait écrit le roman originel.

«Le regain d'intérêt pour le vampire est indéniable. Cela peut s'expliquer par le fait qu'aucun grand mythe aussi fort que ce personnage n'a été créé depuis son apparition. Dans l'Histoire, il y a eu chronologiquement les sorcières puis les vampires. Aujourd'hui, on a Harry Potter et Twilight», constate Katherine Quénot, auteur de «L'encyclopédie amoureuse des vampires» aux éditions Hoëbeke.