Charles Darwin aurait adoré le jeu de simulation Spore conçu par les studios Maxis pour Electronic Arts. Il aurait pu tester ses théories sur l'évolution des espèces.

Pour ma part, j'ai cessé de compter les heures depuis l'installation du jeu où je tente de faire évoluer le monde à ma façon. Heureusement que ce n'est pas une simulation de campagne électorale, car mes personnages seraient encore en mode unicellulaire ou au mieux capables de se traîner sur le sol pour être plus faciles à contrôler.J'adore ce jeu. Les contrôles sont faciles, les images et les animations sont superbes. Mieux encore, chacune des évolutions et des décisions du joueur «maître» de cet univers a des effets directs sur le comportement de l'espèce dans sa progression vers les sphères les plus élevées de la connaissance.

L'histoire commence avec une galaxie et quelques planètes où l'on peut s'implanter. La première partie commence par le météore qui explose sur la planète engendrant le début de la vie dans le maelström. Heureusement, on ne commence pas par les chaînes moléculaires, mais au niveau de ce que pourrait être le plancton. La première phase consiste à choisir si le nouvel être est végétarien ou carnivore. Le végétarien pourra évoluer vers l'omnivore, mais le carnivore restera dans ce mode toute sa vie.

Dans le bouillon de culture, il faut trouver des morceaux d'ADN qui permettront la modification génétique et de la bouffe pour grandir. Une barre d'évolution montre la progression. Une fois quelques éléments amassés, il faut trouver l'âme soeur et procréer pour donner naissance à une nouvelle génération. Dans l'atelier de création (ce n'est pas l'idéal pour les adeptes du créationnisme, mais parfait pour les partisans de l'évolution), on peut modifier certaines caractéristiques de la créature. On ajoutera une nouvelle bouche, des nageoires, un système de défense actif (poison) ou passif (épines) avant de voir sortir de l'oeuf un nouvel être.

L'évolution se poursuit jusqu'au stade de la sortie de la boue pour devenir un animal terrestre. On voit alors la ligne des générations et la tendance vers quatre pôles d'évolution amicaux ou agressifs.

Au stade animal, il faut découvrir de nouvelles espèces, en faire des alliées ou un garde-manger si on les attaque. Il faut encore trouver des squelettes pour évoluer en piquant de l'ADN de cette manière ou en s'alliant avec de nouvelles espèces. Le nid, puisque les animaux sont ovipares, sert de lieu de reproduction et de soin lorsqu'il y a des attaques.

À cette période de l'évolution se développe aussi la notion de meute, soit avec des semblables, soit avec des alliés. Ça servira aussi à convaincre les espèces voisines d'être amies. Pour ce faire, il faut des qualités à la créature pour le charme, la danse, le chant ou encore pour l'attaque lorsqu'on est prédateur carnivore. Ses attributs, on les découvre avant cha­que naissance dans l'atelier de création, et les ajouts d'ADN sont en fonction des découvertes sur le terrain. Les conquêtes feront évoluer le cerveau.

Le chapitre suivant de l'évolution amène alors la notion de tribu. Le groupe de la nouvelle espèce découvre le feu, la chasse et la cueillette en plus de développer la capacité de créer des armes, des instruments de musique et même la capacité de jouer soit au conquérant, soit au diplomate. La conquête se fait par la bagarre et l'élimination des peuplades voisines, mais influera sur la civilisation subséquente. La diplomatie se fait à l'aide de la musique, des cadeaux de l'entraide, mais tous les peuples du voisinage ne sont pas enclins à la coopération.

Cette fois encore, les naissances permettront l'évolution, mais cet­te fois, le jeu pousse davantage sur les attributs externes que sur les caractéristiques physiques. À l'établissement de l'ère de la civilisation, le corps de la créature est figé, son caractère est déterminé, et ses relations avec les civilisations voisines en seront affectées. C'est l'époque des villes, des découvertes technologiques, des alliances et des guerres, même nucléaires. C'est le début de la conquête spatiale, étape de l'univers qu'il me reste encore à découvrir.

Après la première conquête par l'établissement de la vie sur une planète, on peut choisir un autre univers et commencer l'évolution à une étape supérieure, que ce soit l'arrivée sur la Terre, la tribu ou la civilisation moderne.

Le monde de Spore est fascinant, coloré et complètement déjanté quant à l'évolution des créatures. Il y a bien une encyclo­pédie des créatures sur le site www.spore.com, mais il y a aussi toutes celles que les internautes ont pu créer. Deux yeux ou une douzaine... Pourquoi se contenter d'une bouche et de deux mains? Voler n'est pas réservé aux oiseaux et à quelques insectes. Mais le plus amusant est l'apparition, à l'étape des créatures sur terre, de vaisseaux spatiaux qui viennent faire la cueillette de certaines espèces.

C'est le studio Maxis qui a conçu le jeu, celui-là même qui a donné toutes les séries de Sim City et The Sims. Ça paraît dans l'organisation du mode de jeu, la facilité de manipulation des con­trôles et l'aide progressive dans chacune des étapes.

On peut jouer en mode autonome hors ligne, sans avoir tou­tes les options comme avec un compte en ligne chez Electronic Arts, dans la zone Spore, où l'on peut télécharger d'autres créations et partager les siennes. Il y avait pas mal de créatures avec des noms francophones la semaine dernière. Toutefois, on ne peut pas jouer en groupe ou en mode multijoueur. C'est le point le plus faible.

Non violent dans la majorité des situations, le jeu fait appel à l'imagination et à la créativité, mais s'avère parfois répétitif dans les missions. Une bonne idée bien réalisée dans l'ensemble. Il y a un disque comprenant le monde de Spore et l'atelier de création ou un disque avec l'atelier uniquement où l'on peut joueur à créer tous les personnages possibles (10 $).

ÉVALUATION : ****

Disque hybride Mac-PC

Configuration minimale : Mac Intel avec le système 10.5.3, 1 Go de mémoire vive. PC avec processeur 2 GHz, Windows XP ou Vista, de 512 à 768 Mo de mémoire vive, carte graphique 3D, lecteur DVD4 X.

Éditeur : Maxis, Electronic Arts

Prix suggéré: 50 $

Distributeur : PMD Logisoft