Les consommateurs aiment les choses qui ne coûtent rien. En conséquence, les producteurs de jeux vidéo devraient songer à offrir leur produit gratuitement, croit un pionnier de l'industrie.

Les consommateurs aiment les choses qui ne coûtent rien. En conséquence, les producteurs de jeux vidéo devraient songer à offrir leur produit gratuitement, croit un pionnier de l'industrie.

C'est dans le cadre du Sommet international du jeu qui se déroule ces jours-ci à Montréal que David Perry, qui travaille dans l'industrie depuis un quart de siècle, est venu exposer sa vision.

En 2002, l'homme d'origine irlandaise a vendu son entreprise de conception de jeux vidéo «Shiny Entertainment» à Atari pour 47 millions de dollars.

Depuis, il est notamment chroniqueur pour Business Week et offre des services de consultation. Il croit que l'Asie menace sérieusement l'industrie du jeu vidéo telle qu'on la connaît.

En effectuant des visites en Chine et en Corée du Sud, David Perry a constaté que ces deux pays forment des concepteurs de jeux qui créent des produits uniques, exportables en Amérique. Et, précise-t-il, ces jeux sont souvent gratuits.

Jusqu'ici, aucun jeu distribué gratuitement en Asie n'a connu de grand succès en Amérique du Nord, dit David Perry. Mais il croit que ce n'est qu'une question de temps.

«Tant que les jeux faits en Asie restent mauvais et qu'ils ne sont pas adaptés pour le marché nord-américain, c'est correct. Mais si les Chinois et les Sud-coréens se mettent à faire des jeux à la Assassin's Creed, nous sommes dans un sérieux pétrin», dit David Perry.

Il croit que le prix payé par les consommateurs pour jouer à des jeux vidéo crée une division entre les joueurs qui ont les moyens de payer, et ceux qui ne peuvent se permettre d'acheter les nouveaux jeux qui sortent.

«À cause des prix, on élève un mur entre les gamers qui sont pauvres et les autres. Il faut des prix flexibles si on veut que tout le monde puisse jouer. C'est le modèle Google», explique David Perry.

Il invite les concepteurs de jeux vidéo et les distributeurs à trouver de nouveaux modèles d'affaires, des façons de financer les jeux vidéo par la publicité sans s'aliéner les joueurs.

«C'est le Wild West. Il n'en tient qu'aux gens de découvrir des manières créatives de faire les choses. C'est fou le nombre de modèles d'affaires qui existent», dit David Perry.

Il précise qu'il ne veut pas être un prophète de malheur, mais que la montée de l'Asie dans le domaine des jeux vidéo pourrait être dérangeante pour l'industrie.

«Je suis impressionné des risques que son prêts à prendre les Chinois et les Sud-Coréens.» Des risques que devraient également prendre les concepteurs d'ici, dit-il.

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