À quatre ans, Bernas ne maîtrise pas aussi bien l'informatique que sa mère mais il apprend. L'autre jour, il a réussi à utiliser ses lèvres et ses pieds pour jouer sur l'écran du moniteur, pendant que Madu, sa mère, se balançait de branche en branche.

À quatre ans, Bernas ne maîtrise pas aussi bien l'informatique que sa mère mais il apprend. L'autre jour, il a réussi à utiliser ses lèvres et ses pieds pour jouer sur l'écran du moniteur, pendant que Madu, sa mère, se balançait de branche en branche.

Ces deux orangs-outans de l'île indonésienne de Sumatra participent à un programme de recherche du zoo d'Atlanta (Géorgie), qui s'appuie sur des jeux vidéo afin d'étudier les capacités cognitives des primates.

Un écran tactile a été installé dans une structure en forme d'arbre de leur enclos pour se fondre dans leur environnement. Des expériences que les visiteurs peuvent suivre à la trace grâce à un moniteur. L'idée des responsables du zoo consiste à rendre les recherches interactives pour le grand public et, de cette manière, le sensibiliser au sort de ces grands singes, qui pourraient avoir complètement disparu dans les dix ans à venir.

«Plus nous comprendrons les processus cognitifs des orangs-outans, plus nous saurons ce dont ils ont besoin pour survivre dans la nature», explique Tara Stoinski, responsable des partenariats de protection du zoo d'Atlanta.

Un des jeux consiste à trouver des photos identiques, l'autre à retrouver le cri d'un orang-outang et sa photo... avec une croquette à la clé pour toute bonne réponse. Les singes peuvent également faire de la peinture: il leur suffit de bouger leurs mains ou tout autre partie de leur corps sur l'écran... et leur oeuvre une fois imprimée est exposée au zoo.

Des bénévoles d'IBM ont travaillé près de 500 heures afin de développer ces activités et les rendre suffisamment intéressantes pour les orangs-outans. Ces«jeux» permettent de tester leur mémoire, leur raisonnement et leur savoir, fournissant des données au zoo et au Centre des neurosciences comportementales d'Atlanta, partenaire du projet.

Toutes les informations recueillies aideront les chercheurs à connaître les modèles de socialisation de ces grands primates, à savoir s'ils s'imitent ou s'ils tirent des leçons de leurs essais ou de leurs échecs, précise Elliot Albers du Centre de neurosciences. Au terme de l'expérience, ils espèrent isoler de nouvelles stratégies de protection pour que les quelque 37 000 orangs-outans vivant encore dans la nature en Indonésie ne disparaissent pas.

Deux autres zoos américains, le zoo national de Washington et le parc zoologique de Lincoln à Chicago, mènent des études similaires mais seuls ceux de Washington et d'Atlanta en donnent accès aux visiteurs, souligne Tara Stoinski.

Sur le Net:

- Zoo Atlanta: www.zooatlanta.org

- Centre des neurosciences comportementales: www.cbn-atl.org