Même si le jury du Concours du jeu vidéo canadien n'a pas retenu Humagade parmi ses quatre finalistes, Hugo Morin est déterminé à produire son jeu Tamano en partenariat avec le privé.

Même si le jury du Concours du jeu vidéo canadien n'a pas retenu Humagade parmi ses quatre finalistes, Hugo Morin est déterminé à produire son jeu Tamano en partenariat avec le privé.

Pensé pour le nouveau Gameboy et destiné à la clientèle des jeunes adultes, le scénario met en scène un fourmilier qui cherche à découvrir pourquoi les fourmis sont disparues de son monde. Or le jeu a plu aux éditeurs américains et certains se sont dits prêts à le financer.

Humagade réalise des jeux vidéo pour cellulaires, depuis 2003, et emploie une quarantaine de personnes. Jusqu'à présent, la compagnie de Québec a produit une soixantaine de jeux sous licence pour le compte d'éditeurs et de grands studios. Mais comme tous ceux qui sont dans cette industrie, le grand rêve est de créer son propre jeu, de le voir sur les tablettes des magasins à côté des gros titres. Un rêve qui, aujourd'hui, se chiffre en dizaines de millions de dollars et que la plupart des PME n'ont pas les moyens de s'offrir.

Or, grâce au premier concours du jeu vidéo canadien doté d'une bourse de 2 millions $, quelque 70 entreprises se sont mises à rêver. Humagade était du nombre. L'entreprise de Québec avait présenté le canevas de son jeu à un jury, en janvier. Elle a franchi le premier tour, mais pas le deuxième. Seulement quatre compagnies ont obtenu la meilleure note pour une bourse de 250 000 $ chacune. Leurs noms sont Big blue Bubble, de London, Cerebral Vortex Games, de St.Catharines, MindHabits de Montréal et Hothead Games, de Vancouver.

Mai avant même de connaître les résultats, Hugo Morin avait déclaré qu'il irait de l'avant avec son jeu pour plate-forme Nintendo DS à cause de l'intérêt déjà manifesté par des éditeurs américains.

Un intérêt qui ne le surprend pas "parce que la Ville de Québec, est maintenant reconnue dans le monde du jeu vidéo, dit-il. Les éditeurs apprécient notre savoir-faire. Dans les shows, on est sollicité. Et plus encore depuis que des multinationales comme Ubisoft et Activision ont développé des antennes dans la capitale."

Selon lui, l'industrie du jeu se porte bien à Québec. Toutes les entreprises ont connu une belle croissance ces dernières années. Et il n'y a pas de réelle compétition entre nous si ce n'est pour le recrutement du personnel. Dans ce secteur, il est vrai qu'on s'arrache les finissants. "Néanmoins le problème des ressources humaines est beaucoup plus sérieux à Montréal, dit-il. Dans la région, on n'a pas encore atteint le fond du panier, même si on manque de gens d'expérience."

Pourtant la rareté des designers, des programmeurs 2D, 3D, des chargés de projets est bien réelle et s'explique par la croissance des compagnies qui ont toutes doublé, voire triplé le nombre d'employés au cours des dernières années sans oublier l'arrivée d'Ubisoft qui à elle seule a embauché plus de 200 personnes.

Malgré certaines difficultés, Hugo Morin affirme qu'il n'irait pas ailleurs. Il y a beaucoup de créativité à Québec. On est inventif, débrouillard et compétent. Ce qui explique notre réputation auprès des éditeurs américains.

Lui-même s'est lancé dans ce secteur d'activités par passion. J'étais consultant en informatique. Je gagnais bien ma vie. Et pourtant je n'ai pu résister à l'envie de lancer une compagnie de jeux vidéo. Aujourd'hui, je gagne moins d'argent, a-t-il conclu, mais je ne reviendrais pas en arrière.

Le secteur du jeu vidéo vous intéresse?

- Consultez le blogue de Sébastien Ebacher.