Un jeu internet interactif qui proposait dans un but pédagogique de détruire virtuellement un village tchèque rasé par les nazis en juin 1942 a finalement été supprimé en raison de la polémique soulevée par l'initiative.

Un jeu internet interactif qui proposait dans un but pédagogique de détruire virtuellement un village tchèque rasé par les nazis en juin 1942 a finalement été supprimé en raison de la polémique soulevée par l'initiative.

À l'origine du projet, la direction du musée du village tchèque de Lidice a décidé de fermer le site internet qui invitait à «brûler Lidice dans un laps de temps le plus court», avec un jeu créé dans le but d'intéresser les jeunes Tchèques à l'histoire de leur pays.

Désormais le site «www.totalburnout.cz» n'offre plus qu'un message du directeur du musée qui «présente ses excuses à tous ceux qui ont pu se sentir touchés par cette campagne, surtout aux familles des victimes de la tragédie de Lidice».

Après son lancement début septembre, le site avait soulevé la profonde indignation de derniers survivants du massacre du 10 juin 1942 et de nombreuses voix s'étaient élevées pour demander sa suppression.

Le jeu, accompagné d'images documentaires et d'un appel à «visiter l'endroit où les gens ont cessé d'être les gens», offrait dix points par Tchèque fusillé et vingt points par Tchèque brûlé. Le joueur pouvait se voir retirer trois cents points s'il «tuait par erreur son compagnon d'armes allemand».

«La mission du Musée mémorial est de tout faire pour que la tragédie de Lidice reste dans la mémoire du public, comme un appel à la lutte contre le nazisme et le totalitarisme, contre le mal et la violence», souligne le nouveau message du site.

En juin 1942, les nazis ont fusillé à Lidice 192 hommes (dont 173 sur place) de plus de 16 ans, déporté 196 femmes dans le camp de concentration de Ravensbrueck et envoyé 105 enfants dans le camp de Chelmno, où 88 d'entre eux ont péri dans des camions transformés en chambres à gaz.

Le massacre a été perpétré en représailles à l'attentat meurtrier commis le 27 mai 1942 à Prague contre le général SS Reinhard Heydrich.