Moins de quatre mois après l'annonce du projet, Enzyme Labs remet sérieusement en question l'implantation d'un centre de tests de jeux vidéo à Caplan, en Gaspésie, en raison d'un manque de candidats et de lacunes dans le recrutement extérieur de main-d'oeuvre.

Moins de quatre mois après l'annonce du projet, Enzyme Labs remet sérieusement en question l'implantation d'un centre de tests de jeux vidéo à Caplan, en Gaspésie, en raison d'un manque de candidats et de lacunes dans le recrutement extérieur de main-d'oeuvre.

La compagnie devait créer 50 emplois dès cet été et elle devait hausser son personnel gaspésien à 100 personnes en 2007 en formant des candidats capables de tester des jeux pour les géants tels que Microsoft, Nintendo et Sony. La firme de Sainte-Adèle, où elle emploie 150 personnes, devait débuter la formation à Caplan le 12 juin, mais elle l'a reportée.

«Lors de l'appel de candidats à l'hiver, nous avions eu 60 personnes. Au début de l'été, nous avons refait la démarche et 15 candidats ont répondu. Nous sommes un peu découragés. Nous sommes en pleine haute saison pour les tests de jeux. Pour cette année, c'est tué et on se creuse sérieusement la tête pour savoir si ça vaut la peine de revenir l'an prochain», lance Yan Cyr, président d'Enzyme. La firme n'a pas touché encore les 908 000 $ annoncés par Québec pour la formation du personnel.

Emploi-Québec écorché

M. Cyr s'est tourné vers l'Université du Québec à Montréal pour préparer une formation de main-d'oeuvre qui profitera à son bureau de Sainte-Adèle. Il écorche au passage le Groupe Collégia, l'organisme qui devait former sa main-d'oeuvre gaspésienne, et Emploi-Québec.

«Je suis super déçu des résultats de Collégia. La formation avait été commandée quatre mois d'avance et 10 jours avant le début, ils n'avaient préparé que la table des matières. Ils n'ont pas voulu trop se mouiller, comme s'ils savaient que nous aurions moins de candidats (à l'été). Ils recevaient pourtant une énorme subvention pour cette formation. Nous avons tenté de les convaincre de former un premier groupe de 30, au lieu de 50, mais ils n'ont pas voulu. C'est plus payant pour eux de former le plus gros groupe possible», soumet M. Cyr.

Il reproche à Emploi-Québec de ne pas avoir étendu le recrutement à l'extérieur de la Gaspésie quand il est devenu évident qu'il serait difficile de trouver 50 candidats rompus au multimédia.

Yan Cyr, qui voulait aussi établir un centre de formation de tout son personnel à Caplan, s'interroge sur l'intérêt de la main-d'oeuvre gaspésienne pour des emplois à longueur d'année.

«Le monde préfère prendre des jobs saisonnières ? Ils ont été habitués à ça ?» Il concède que des candidats d'hiver n'ont probablement pas attendu Enzyme et qu'ils ont pris un autre emploi.

Les emplois d'Enzyme en matière de tests étaient porteurs d'un salaire variant de 9,50 à 12$ l'heure.

Marie-Josée Noël, d'Emploi-Québec, estime que l'organisme entretient encore un bon lien d'affaires avec Enzyme et se tourne résolument vers 2007 pour implanter ce qui n'a pu être fait en 2006.

Elle précise qu'Enzyme a changé sa stratégie en cours de route. «Au départ, les candidats devaient être formés en entreprise et par la suite, la firme nous a demandé de les former avant l'embauche.»

Mme Noël rappelle aussi qu'à la mi-mai, les bons candidats ont souvent trouvé un autre emploi.