Les relations entre les deux éditeurs de jeux video ne sont visiblement pas à leur meilleur. Ubisoft se défend de «paralyser la croissance de l'industrie du multimédia au Québec», comme l'en accuse Electronic Arts.

Les relations entre les deux éditeurs de jeux video ne sont visiblement pas à leur meilleur. Ubisoft se défend de «paralyser la croissance de l'industrie du multimédia au Québec», comme l'en accuse Electronic Arts.

Plus tôt cette semaine, Electronic Arts a fait parvenir une lettre aux médias dans laquelle Alain Tascan, son directeur général au Québec, s'insurgeait des contrats imposés par Ubisoft à ses salariés, contrats qui les empêchent de travailler pour un concurrent pendant un an.

Dans sa lettre, Alain Tascan exhortait Ubisoft à «cesser sa pratique illégitime visant à contraindre des personnes talentueuses à signer des contrats d'emploi qui limitent leur liberté de création et leur liberté économique.»

Ubisoft n'a pas répliqué directement aux attaques d'Electronic Arts, se disant seulement «étonné» de la déclaration d'Alain Tascan et qualifiant ces accusations d'«innatendues».

«On se fait accuser de bloquer le développement de l'industrie. Mais on a embauché 560 personnes en 2005, alors qu'Electronic Arts en a engagé une quarantaine», dit Cédric Orvoine, porte-parole chez Ubisoft.

Rappelons qu'il y a trois ans, cinq anciens employés d'Ubisoft qui avaient joint les rangs d'Electronic Arts avait été contraints par un juge de la Cour d'appel à quitter leur emploi.

La cour avait admis le droit de la compagnie française à inclure dans le contrat de travail de ses employés une clause de non-concurrence.

Le directeur général d'Electronic Arts affirme quant à lui ne pas avoir envie d'aller en cour avec ce litige.

Par contre, dans la lettre expédiée à Ubisoft en début de semaine, on lisait: «(...) le jugement rendu par la Cour d'appel lors du dernier litige auquel nous avons été parties a été rendu de façon intérimaire et n'a pas décidé du fond de cette question. Par conséquent, nous ne considérons pas ce jugement comme une autorité finale quant à cette matière.»

Le directeur général d'Electronic Arts dit n'avoir aucune intention de faire signer à ses employés des contrats semblables à ceux d'Ubisoft «On protège notre confidentialité, dit Alain Tascan, mais on n'empêche pas nos travailleurs d'aller ailleurs.»

Chez Unisoft, on qualifie ces propos de «sémantique un peu exagérée» et on affirme utiliser la clause en question uniquement pour protéger la propriété intellectuelle et pour se protéger «des abus, comme ceux survenus en 2003».

«C'est une clause standard dans la technologie, si on sort de l'industrie du jeu», dit Cédric Orvoine.

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