Google tentait vendredi de contenir une fronde grandissante depuis plusieurs jours d'employés du monde entier, furieux de voir le géant technologique tester une version de son moteur de recherche adaptée aux exigences de censure de Pékin, selon The Intercept.

Face à la censure et aux cyberattaques, le géant californien avait retiré son moteur de recherche de Chine en 2010 et nombre de ses services restent depuis bloqués dans la deuxième économie mondiale.

Jeudi, un employé de Google avait confirmé à l'AFP que l'entreprise testait un moteur de recherche conforme aux exigences des autorités chinoises, au grand dam de militants des droits de l'Homme et d'employés.

Selon le magazine en ligne The Intercept vendredi, citant des sources internes, le groupe a fermé les accès de la plupart des employés aux documents relatifs au projet «Dragonfly» après les fuites dans la presse.

«Il y a eu un silence radio total de la hiérarchie, ce qui rend beaucoup de gens mécontents et effrayés...», raconte un salarié anonyme, affirmant que leurs forums de discussion internes parlent abondamment du sujet et que les gens sont «f.u.r.i.e.u.x».

Contacté par l'AFP, Google n'a pas donné suite dans l'immédiat.

Ce n'est pas la première fois que Google fait face à cette situation.

Des milliers d'employés avaient signé une pétition il y a quelques mois pour lui demander de «rester en dehors du business de la guerre» à propos d'un contrat avec le Pentagone.

Suite à cette fronde, le groupe s'était engagé début juin à ce que ses travaux en matière d'intelligence artificielle (IA) ne servent jamais à fabriquer des armes.

En outre, selon l'agence Bloomberg vendredi, Google est en discussions avec le groupe Tencent et d'autres groupes chinois pour pouvoir proposer ses services de «cloud» dans ce pays, en les faisant tourner sur des data centers et serveurs d'entreprises chinoises, pour se conformer aux exigences de la Chine, qui veut que les données soient stockées sur son sol.

N'ayant pas de data centers en Chine continentale, Google doit donc nouer des partenariats, explique encore l'agence d'informations financières.