Les utilisateurs canadiens de Facebook vont pouvoir accéder à partir de novembre aux informations sur les annonceurs publicitaires présents sur le réseau social, accusé d'avoir servi de plateforme pour de la manipulation politique venant de Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Comme Twitter ou Google, Facebook est dans la ligne de mire du Congrès américain, qui enquête sur de possibles ingérences de Moscou dans la campagne qui a mené à la victoire du républicain Donald Trump.

Facebook et Twitter ont reconnu que des comptes et pages liés à des intérêts russes avaient publié des contenus commandités («ads») ayant servi à propager de fausses informations et à manipuler l'opinion publique.

Accusés d'avoir tardé à réagir, les deux réseaux multiplient désormais les communications sur le sujet pour mettre en valeur leurs mesures contre ces ingérences.

Facebook a notamment promis en septembre de rendre accessibles les renseignements sur les annonceurs mais sans donner de calendrier précis. Ce sera à partir de novembre, a précisé le groupe vendredi.

Mais seulement pour les utilisateurs au Canada, en guise d'expérimentation: ils pourront cliquer sur un onglet spécifique pour connaître la provenance du contenu commandité, examiner la page de l'annonceur et voir tous les contenus qu'il a financés sur Facebook.

Le réseau social compte étendre cette fonctionnalité aux États-Unis avant les élections de mi-mandat prévues l'an prochain.

«La transparence est utile à tous» et «les gens doivent être en mesure de savoir qui est l'annonceur et de voir quelles annonces il a passées, en particulier pour celles qui sont de nature politique», fait valoir Rob Goldman, un responsable de Facebook, sur le site du groupe.

«Ce niveau de transparence est bon pour la démocratie et pour le processus électoral», insiste-t-il.

Les annonceurs publiant des messages politiques vont de plus être soumis à davantage de contrôle pour vérifier leur identité avant d'être autorisés à passer leurs annonces, dit aussi Facebook.

Il est interdit de financer depuis l'étranger des publicités politiques aux États-Unis.

Moyennant finance, on peut cibler des messages sur les réseaux sociaux vers des audiences particulières grâce à des algorithmes. Ces différents contenus commandités sont baptisés sous la désignation «ads».

Twitter a annoncé mardi des mesures similaires mais seulement sur les contenus commandités à caractère politique. Plus discret sur le sujet, Google dit enquêter «sur des tentatives de détournement de (ses) systèmes».