La star de YouTube PewDiePie a perdu des contrats avec cette plateforme de vidéo en ligne ainsi qu'avec un des studios du groupe Disney après plusieurs vidéos contenant des insultes antisémites ou des références nazies, ont indiqué les deux entreprises mardi.

Le Suédois de 27 ans, Felix Kjellberg de son vrai nom, s'est fait connaître en se filmant en train de tester des jeux vidéos et pour ses vidéos humoristiques qui ont permis à sa chaîne YouTube d'atteindre plus de 53 millions d'abonnés, ce qui en fait l'individu le plus populaire de la plateforme.

«Même si Felix a créé un engouement en étant provocant et irrévérencieux, il est clairement allé trop loin dans ce cas et les vidéos qui en résultent sont déplacées. Maker Studios a décidé de mettre fin à notre affiliation avec lui», a indiqué dans un communiqué cette filiale de Disney, avec laquelle le Suédois était sous contrat.

«Nous avons décidé d'annuler la diffusion de la seconde saison de (la série) Scare PewDiePie et nous retirons la chaîne PewDiePie de (l'offre publicitaire) Google Preferred», a indiqué pour sa part une porte-parole de YouTube.

«Scare PewDiePie» était une série commandée au Suédois par YouTube pour son service sur abonnement YouTube Red. Vu le succès de la première saison, mise en ligne il y a un an, une saison supplémentaire aurait normalement dû être diffusée dans les prochains mois.

Google Preferred est un programme prisé des annonceurs publicitaires et des grandes marques, car il leur propose de diffuser leurs spots sur les chaînes YouTube les plus populaires auprès des 18-34 ans, avec également des garanties que les contenus diffusés n'affecteront pas leur image.

PewDiePie va certes conserver sa chaîne YouTube et des annonces pourront donc toujours y être diffusées, mais en n'étant plus répertorié dans Google Preferred, il va probablement perdre des revenus publicitaires.

Il gagnait des millions de dollars par an pour ses vidéos sur YouTube (filiale de Google/Alphabet), entre autres grâce aux accords de partage de recettes publicitaires entre la plateforme et les créateurs de contenus. En y ajoutant d'autres revenus comme des partenariats publicitaires ou divers événements promotionnels, il avait encaissé quelque 14,5 millions de dollars en 2016, selon le cabinet de marketing sur les réseaux sociaux NeoReach.

D'après un décompte du Wall Street Journal, la chaîne YouTube de PewDiePie a diffusé neuf vidéos avec des plaisanteries antisémites et des références nazies depuis août.

L'une par exemple, retirée depuis, montrait un homme déguisé en Jésus et disant: «Hitler n'a fait absolument rien de mal».

Il avait également payé deux hommes indiens pour qu'ils tiennent une banderole «Mort à tous les Juifs», dans une vidéo diffusée en janvier et qui n'est plus accessible.

«J'essayais de montrer à quel point le monde moderne est dingue, en particulier certains des services disponibles en ligne», avait justifié le YouTubeur sur son blog dimanche. En l'occurrence, il faisait référence à Fiverr, site internet qui permet de décrocher des petits boulots. «J'ai choisi un truc qui me semblait absurde: de voir si les gens sur Fiverr diraient n'importe quoi pour cinq dollars», avait-t-il expliqué.

«Je ne soutiens en aucune manière quel que discours de haine que ce soit», écrivait Kjellberg sur son blog. «Même si ce n'était pas mon intention, je comprends que ces blagues étaient en fin de compte blessantes».

PewDiePie avait déjà fait parler de lui en fin d'année dernière en menaçant de fermer sa chaîne YouTube une fois qu'elle atteindrait les 50 millions d'abonnés, pour dénoncer des modifications dans le fonctionnement de la plateforme de vidéo en ligne qui lui faisait perdre des spectateurs. Il avait finalement renoncé.