La maison mère de la messagerie mobile Snapchat a annoncé mardi qu'elle installait à Londres son quartier général pour ses opérations non américaines, et qu'elle déclarerait via le Royaume-Uni une bonne part de ses revenus internationaux.

Le groupe Snap a expliqué dans un communiqué qu'il assurerait depuis le Royaume-Uni ses opérations commerciales dans tous les pays étrangers où il ne dispose pas de bureau. Il déclarera aussi au Royaume-Uni tous les revenus tirés de ses opérations dans ces contrées.

Dans les pays étrangers où le groupe américain a une présence physique, comme la France, Snap déclarera ses impôts et assurera ses opérations sur place, a précisé une porte-parole.

Snapchat, prisée pour ses messages en ligne qui disparaissent après avoir été lus, revendique plus de 150 millions d'utilisateurs quotidiens, dont 50 millions en Europe parmi lesquels plus d'une dizaine de millions au Royaume-Uni.

La porte-parole a expliqué que, dans ce contexte, la décision de créer un siège international à Londres allait «de soi: cela permet d'aligner notre structure sur notre activité».

«Nous croyons en les industries créatives au Royaume-Uni», a expliqué Claire Valoti, directrice de Snap au Royaume-Uni. «Nos clients publicitaires sont au Royaume-Uni, nous y avons 10 millions d'utilisateurs quotidiens et avons commencé à recruter», a-t-elle ajouté.

Snap dispose d'un immeuble dans le quartier branché de Soho à Londres et compte prochainement ouvrir de nouveaux bureaux sur un autre site dans la capitale britannique. Il emploie actuellement 75 personnes au Royaume-Uni.

Cette nouvelle organisation à l'international intervient alors que le groupe américain envisage de se lancer en Bourse prochainement à New York, selon des informations du Wall Street Journal publiées en novembre, ce qui pourrait le valoriser entre 20 et 25 milliards de dollars.

Le statut de Londres comme puissance européenne des nouvelles technologies a de son côté été renforcé ces derniers mois par des annonces d'investissement de la part de trois géants de la Silicon Valley: Apple, Google et Facebook ont tour à tour annoncé un renforcement de leur présence sur place, avec des milliers d'embauches à la clé.

Ces décisions ont rassuré les promoteurs du secteur au Royaume-Uni, au moment où la perspective du Brexit fait craindre des hésitations du côté des entreprises au moment d'investir dans le pays.