Google étend son royaume: le géant de l'internet, qui a déjà signé des partenariats avec plus de 1000 musées et institutions culturelles, a conclu un accord avec 18 châteaux de la Loire qui pourront désormais être visités virtuellement.

«Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir se déplacer jusque dans la vallée de la Loire pour découvrir de ses propres yeux ces merveilles», explique l'Institut culturel de Google.

«C'est pourquoi nous avons décidé de valoriser» ces sites «grâce aux outils et technologies numériques développées à destination du secteur culturel», précise l'Institut qui a présenté mardi cet accord, à Paris.

Inaugurée en 2013 dans la capitale française, cette filiale du groupe américain travaille à la numérisation des oeuvres d'art exposées dans les musées du monde entier.

Grâce à la technologie de capture Street View, plusieurs châteaux de la Loire et quatre jardins peuvent désormais être visités virtuellement à 360° - y compris des espaces habituellement fermés au public - sur la plateforme de l'Institut culturel.

Les dix-huit partenaires sont l'Abbaye Royale de Fontevraud, la Cité Royale de Loches, le Domaine national de Chambord, le Château d'Angers, le Château d'Azay-le-Rideau, le Château et le Jardin de Bouges, les Châteaux de Chateaudun, de Chenonceau, du Clos Lucé, de Fougères-sur-Bièvre, de Meung-sur-Loire, de Montpoupon, du Moulin, du Rivau, de Sully-sur-Loire, de Talcy, de Villandry et la Forteresse royale de Chinon.

Vues aériennes

Pour les châteaux concernés, l'objectif est aussi que ces visites virtuelles se traduisent plus tard en fréquentation nouvelle bien réelle: «Chambord c'est d'abord une image très forte, c'est une icône, et ce que j'espère c'est que ça donnera l'envie de venir visiter», souligne ainsi Jean d'Haussonville, directeur du château de Chambord.

Sept de ces sites peuvent même être survolés en trois dimensions grâce une nouvelle technologie: des prises de vues aériennes, à la verticale et à 45°, ont permis de modéliser l'architecture extérieure de ces châteaux (Chambord, Sully-sur-Loire, Fougères-sur-Bièvre, Cité royale de Loches, Azay-le-Rideau, Chenonceau, Villandry.

Autre technologie développée par l'Institut Culturel, l'«Art Camera»: entièrement automatisée, son niveau de résolution extrêmement élevé (plus de 1000 mégapixels) permet de découvrir des détails d'une oeuvre d'art invisibles à l'oeil nu.

Quelque 56 objets de collection ont été ainsi numérisés comme le «plafond oriental» du Château de Villandry (3600 pièces de bois), la célèbre tenture de l'Apocalypse d'Angers (plus de 100 mètres de long) ou les fresques du XVIe siècle de la salle capitulaire de l'abbaye de Fontevraud.

Déjà très implanté dans le monde des arts plastiques et des archives avec plus de 1000 partenaires dans soixante pays, Google s'est tourné récemment vers le théâtre, la danse, la musique et l'opéra et a conclu des accords avec plus de soixante institutions dans 21 pays.