L'autorité canadienne de la concurrence a classé sans suite mardi son enquête contre Google, accusé de pratiques anticoncurrentielles dans la publicité en ligne, indiquant que le géant de l'Internet avait modifié ses pratiques à la suite de ses demandes.

Le Bureau de la concurrence avait lancé une enquête fin 2013 sur l'accusation selon laquelle «Google a adopté une conduite visant à exclure ou à désavantager ses concurrents» dans la recherche et la publicité sur internet, rappelle l'agence canadienne dans un communiqué.

En particulier, le Bureau a examiné «des allégations selon lesquelles Google s'est livré à plusieurs pratiques visant à augmenter les coûts de ses concurrents, à nuire à leur capacité d'expansion et à affaiblir de manière générale leur capacité à lui livrer concurrence», ce qui constituerait, le cas échéant, un abus de position dominante.

Pionnier du web, Google permet de générer de la publicité ciblant les internautes en fonction de leurs intérêts, en analysant leurs recherches ou le contenu de leurs courriels.

Après enquête, le gendarme canadien a conclu qu'en effet la société californienne avait «incorporé des clauses anticoncurrentielles dans les conditions d'utilisation» de son service AdWords de publicité en ligne afin «d'exclure les rivaux» de ce marché lucratif.

Face au constat du Bureau, Google a «retiré ces clauses» et s'est engagé à ne pas les rétablir pendant cinq ans.

Google a par ailleurs été totalement blanchi des autres accusations comme d'empêcher ses concurrents, sur le marché du téléphone intelligent, «d'accéder à une application mobile YouTube de qualité supérieure».

L'autorité canadienne de la concurrence n'a pas trouvé «suffisamment de données probantes pour appuyer la conclusion que les pratiques de Google, hormis celles liées aux conditions d'utilisation  d'AdWords, visaient des fins anticoncurrentielles».

La Commission européenne est de son côté sur le point de dévoiler ses propres accusations dans le cadre de son enquête sur Google et son système d'exploitation Android installé sur plus de 80% des smartphones dans le monde.

Le Bureau a assuré qu'il «suivra de près les développements liés aux pratiques de Google, notamment les résultats d'enquêtes réalisées par nos homologues internationaux».