Le site internet ressemblait à celui de la griffe milanaise, les produits étaient vendus aux mêmes prix que les vrais, mais tout était du faux Prada fabriqué en Chine: la police italienne a annoncé vendredi avoir mis au jour une vaste escroquerie trompant les amateurs de luxe.

Le réseau vendait sur l'internet de faux vêtements et accessoires Prada grâce à « une charte graphique très précise », a souligné lors d'une conférence de presse le commandant de la police financière de Pordenone (nord-est), Fulvio Bernabei.

L'enquête, partie d'une plainte de consommateurs italiens, devrait désormais être élargie à d'autres pays, sur la base d'une commission rogatoire internationale émise par les autorités judiciaires italiennes, précise un communiqué de la Guardia di Finanza.

Selon les premiers éléments, une femme de nationalité française, habitant le département de la Loire, dans le centre-est de la France, aurait enregistré le site marchand aux Pays-Bas, via un serveur basé en Angleterre.

La dénomination du site ne laissait aucun doute sur l'authenticité ni l'origine des produits, a souligné le colonel Bernabei.

Les prix des produits vendus étaient équivalents à ceux disponibles dans les magasins officiels de la griffe italienne, fondée à Milan en 1913 par la famille Prada qui en est toujours propriétaire.

Le système de paiement était similaire à ceux utilisés par les grands sites de vente en ligne, jusqu'à l'expédition des produits, confiée aux majeures entreprises du secteur.

Une fois la commande enregistrée, et les paiements transférés sur un compte bancaire domicilié dans la province chinoise méridionale du Guangdong, les produits étaient envoyés aux acheteurs.

Mais, subtilité supplémentaire des escrocs, les produits ne pouvaient être retirés qu'en contrepartie d'étranges taxes douanières, au prétexte qu'ils avaient été expédiés de Hong Kong.

À la réception des achats, il était aisé de s'apercevoir qu'il s'agissait de contrefaçons, relativement grossières, ont précisé des contrôleurs qualité mandatés par Prada.

Selon la principale association italienne des consommateurs, la Coldiretti, la contrefaçon en Italie a généré en 2015 un chiffre d'affaires de 6,5 milliards d'euros, dont le tiers au détriment du secteur de l'habillement et des accessoires.