Le pionnier de la diffusion en ligne Netflix a annoncé mercredi qu'il s'étendait dans 130 nouveaux pays, le service étant dorénavant présent dans 190 pays à travers le monde, y compris en Russie ou en Inde... mais pas en Chine.

« Aujourd'hui vous assistez à la naissance d'un nouveau réseau global de télévision via internet », a déclaré le cofondateur et directeur général de ce service de diffusion en ligne, Reed Hastings, lors d'une présentation au salon d'électronique grand public CES de Las Vegas.

Netflix permet avec une cotisation mensuelle de quelques dollars d'avoir accès à un vaste catalogue de films et de séries que l'utilisateur peut regarder quand bon lui semble, à condition d'avoir accès à internet. Le service revendique 70 millions d'utilisateurs.

« Avec ce lancement, les consommateurs à travers le monde, de Singapour à Saint-Pétersbourg, de San Francisco à Sao Paulo, pourront regarder des émissions de télévision et des films en même temps, plus besoin d'attendre. Avec l'aide d'internet, nous donnons le pouvoir aux consommateurs de regarder quand ils le souhaitent, où ils le souhaitent, sur n'importe quel support », a ajouté M. Hastings.

Clin d'oeil aux clients, le service de Netflix s'est ouvert sur ses 130 nouveaux marchés au moment même où Reed Hastings effectuait sa présentation à Las Vegas : « Pendant que vous m'écoutez parler, le service vient de s'ouvrir dans presque tous les pays du monde, à l'exception de la Chine, où nous espérons pouvoir nous implanter à l'avenir », a encore dit Reed Hastings.

La Chine, pays le plus peuplé du monde, reste en effet le seul grand trou noir pour Netflix : la compagnie « continue à explorer » ses options pour tenter de s'y implanter, a-t-elle souligné dans un communiqué. La tâche ne sera pas aisée, les autorités chinoises censurant en effet tous les contenus en ligne qu'elles estiment trop sensibles.

Le service de diffusion en ligne ne sera pas non plus présent en Crimée, en Corée du Nord et en Syrie en raison des restrictions imposées par le gouvernement américain à ses entreprises sur ces territoires.

Raconter de belles histoires

Par ailleurs, Netflix est dorénavant disponible en arabe, en coréen ou en chinois, en plus des 17 langages qu'il proposait déjà.

« À partir d'aujourd'hui nous allons écouter et apprendre, pour ajouter petit à petit davantage de langages, de contenus, et plus de moyens pour permettre aux gens d'utiliser Netflix », a repris M. Hastings. « Nous voulons raconter de belles histoires venant du monde entier à des gens du monde entier ».

Netflix a d'abord été un service de location de DVD envoyés par courrier avant de se lancer dans la diffusion en ligne en 2007. Il s'est rapidement étendu en dehors des États-Unis, d'abord au Canada, puis en Amérique latine, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou au Japon. Il était disponible jusqu'à présent dans 60 pays.

Le service de diffusion en ligne américain proposait à l'origine de vieilles séries recyclées et des films de seconde zone, mais pour se différencier face aux services concurrents et attirer de nouveaux abonnés elle a multiplié ces dernières années les contenus originaux et a notamment produit plusieurs séries originales à succès, comme « House of Cards » ou « Orange is The New Black ».

Cette année, Netflix prévoit de diffuser 31 séries nouvelles ou originales et plus d'une vingtaine de films et documentaires originaux, ainsi que ses propres programmes destinés aux enfants ou de comédie.

Netflix est leader sur le marché de la vidéo en continu devant ses rivaux Amazon et Hulu, qui ont eux aussi commencé à produire des contenus propres.

Sa rapide expansion devrait avoir un impact important sur les résultats financiers de Netflix. Pour le troisième trimestre 2015, l'entreprise avait fait état d'un profit de 29,4 millions $ US pour plus de 1,7 milliard $ US de revenus. Les revenus étaient en augmentation de 23 % mais les profits avaient été divisés par deux par rapport aux bilans précédents.

Netflix a un peu augmenté ses prix l'année passée aux États-Unis et dans plusieurs autres pays, affirmant que ces hausses étaient nécessaires « pour améliorer nos capacités d'acquérir et d'offrir des contenus de qualité ».