Le fabricant de caméras GoPro lance en ligne sa chaîne de sports extrêmes, Facebook diffuse des séries et l'application Snapchat lance son propre JT : pour conquérir les quatre écrans (télévision, ordinateur, tablette et téléphone), tout le monde produit des images, selon une étude mondiale d'Eurodata TV.

Pour résister, les chaînes traditionnelles continuent d'investir dans le sport et l'information, leurs principaux atouts, mais cherchent aussi des divertissements, consacrés de plus en plus souvent à des sujets de niche. La première chaîne privée française TF1 devrait adapter bientôt un concours néerlandais de marionnettistes, «Popster».

Ces émissions de divertissement deviennent aussi très interactives. Dans le jeu suédois «Run!», les candidats, chassés dans les rues d'une ville par des célébrités, sont aidés en ligne par les spectateurs.

Les chaînes tentent aussi de s'adapter aux habitudes acquises en ligne par les «millenials», la génération des années 2000 qui regarde toujours moins la télévision, mais de plus en plus de programmes en ligne.

Pour étancher leur soif de «binge viewing» -- le visionnage de plusieurs épisodes à la suite -- une chaîne turque diffuse une même série jusqu'à cinq heures d'affilée .

À la recherche de contenu original mais éprouvé, les adaptations de séries se multiplient en Europe et ailleurs: la chaîne publique France 2 adapte cet hiver la série britannique «Broadchurch», la scandinave «Real Humans» entame une carrière au Royaume-Uni et le succès français «Les Revenants» a été adapté aux États-Unis.

Des programmes exclusifs sur le web

Autant d'adaptations qui visent à prévenir des flops, de moins en moins supportables pour des chaînes fragilisées par la concurrence.

Une émission qui ne marche pas peut désormais être déprogrammée en quelques semaines, comme en témoigne la suppression de «The Apprentice» sur M6 après quatre épisodes, faute d'audience, et sa rétrogradation sur le net.

Pour faire face aux nouveaux acteurs tels Netflix, les chaînes lancent également des programmes exclusifs sur le web, payants ou gratuits (et interactif) comme «Do Not Track» sur le site de la chaîne franco-allemande Arte.

Face à ces géants, les plateformes en ligne misent sur des contenus originaux et même des documentaires. À côté de ses fictions à gros budget «Narcos» et «Bloodline», Netflix s'est lancé dans la production de «Winter of fire», un documentaire sur le conflit ukrainien.

Des chaînes YouTube comme Barcroft TV attirent également des centaines de milliers de spectateurs avec des documentaires sur les sports extrêmes et les animaux.

Jouant à fond la carte des niches, la plateforme Vimeo propose dès mercredi les trois premiers épisodes de «Con Man», une série comique financée par les internautes et explorant le monde des admirateurs de science-fiction.

Avec cette multiplication des écrans, la mesure des audiences devient un défi de taille pour tous ces diffuseurs. En France, l'audience des principales chaînes YouTube sera désormais suivie par l'institut Médiamétrie, qui mesure les audiences des médias traditionnels, à travers une alliance avec l'agence française Wizdeo et son outil WizTracker.