Une cour d'appel américaine a renversé lundi un jugement qui avait forcé YouTube à retirer un film anti-islam, donnant raison au site web et à la liberté d'expression.

La 9e cour d'appel de circuit a tranché en faveur de Google, qui possède YouTube, après que des défenseurs de la liberté d'expression ont demandé à une cour de réviser un verdict de 2 contre 1 déposé par trois de ses juges, qui avaient obligé YouTube à retirer la vidéo.

Après avoir reçu des menaces de mort, l'actrice Cindy Lee Garcia avait voulu que le film Innocence of Muslims soit retiré du site. Ses avocats soutenaient qu'elle pouvait revendiquer des droits d'auteur au film à petit budget, parce qu'elle croyait qu'elle jouerait dans une production différente.

Google plaidait que Mme Garcia n'avait aucun droit sur le film parce que c'était le cinéaste qui avait écrit le scénario, produit le film et qu'il avait doublé ses répliques.

Il n'a pas été possible de savoir quand le film serait remis sur YouTube.

Des gens ont considéré que le film était blasphématoire envers le prophète Mahomet et ont provoqué des émeutes. Le président américain, Barack Obama, et d'autres chefs de nations ont demandé à Google de le retirer.

Le géant américain considérait toutefois qu'il s'agissait de censure. Une association de cinéastes, d'autres compagnies web et d'importantes organisations médiatiques l'ont joint pour empêcher que les tribunaux ne modifient la loi du droit d'auteur ou le droit à la liberté d'expression et d'association (premier amendement).

Mme Garcia a reçu 500 $ pour un film nommé Desert Warrior. Elle croyait qu'il n'avait aucun lien avec la religion. Sa participation s'est toutefois résumée à une apparition de cinq secondes dans laquelle sa voix a été doublée par une autre, qui demande si Mahomet est un agresseur d'enfants.

Le film a attiré l'attention de procureurs fédéraux, qui ont découvert que le réalisateur, Mark Basseley Youssef, avait utilisé plusieurs faux noms, violant les termes de sa probation obtenue après une affaire de fraude de chèques. Il a été remis derrière les barreaux en 2012 et a obtenu sa libération conditionnelle en septembre 2013.