Les jeunes Américains suivent massivement l'actualité sans forcément lire les journaux, en passant davantage par les réseaux sociaux pour s'informer, et aimeraient voir l'information devenir gratuite, selon une étude publiée lundi.

Quelque 85 % des Américains âgés de 18 à 34 ans estiment que se tenir au courant de l'actualité est important et 69 % disent même s'informer quotidiennement, apprend-on dans une étude de l'American Press Institute et de l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, qui ont interrogé 1046 jeunes adultes entre le 5 janvier et le 2 février.

L'étude, estiment les chercheurs, contredit l'idée selon laquelle les jeunes ne s'intéressent pas au monde qui les entoure.

Les résultats montrent «que cette génération est tout sauf ''sous-informée'', passive ou non intéressée», mais que ces jeunes s'informent juste différemment de leurs parents.

Ils préfèrent laisser l'information venir à eux en surfant sur l'internet, le plus souvent sur les réseaux sociaux, plutôt que d'aller sur les sites traditionnels d'information.

«L'actualité et l'information sont ventilées dans un flux continu mais logique compte tenu de la façon dont ils se connectent au monde, qui est un mélange d'information et d'interaction sociale, de résolution de problèmes et de divertissement».

Ainsi, seuls 39 % indiquent s'être connectés sur l'internet pour chercher de l'information, et 60 % expliquent être «tombés» dessus pendant une autre activité.

Parmi les moyens de «tomber» sur l'information, le réseau social Facebook arrive largement en tête, selon l'étude: 88 % reconnaissent s'informer régulièrement par ce biais.

Environ 47 % disent y trouver la plupart de leurs informations sur la politique nationale et 62 % indiquent qu'il s'agit de leur principale source pour les questions de société. En tout, Facebook serait la source principale pour 13 des 24 sujets d'actualité.

L'étude montre également que les jeunes se détournent de la manière traditionnelle de s'informer.

Seuls 12 % ont acheté un journal papier durant l'année et 13 % ont lu un journal payé par un tiers. Et seuls 7 % d'entre eux se sont abonnés à un média en ligne.

«Nous avons vu émerger la notion selon laquelle, l'information étant importante pour la démocratie, ils ne devraient pas avoir à la payer», rapportent les auteurs de l'étude. «Cela devrait être davantage un droit civique qu'un bien civique» selon ces jeunes, concluent-ils.