Instagram, le réseau social aux 300 millions d'utilisateurs, connu pour ses photos agrémentées de filtres rétro, va intégrer à partir de lundi de la publicité en France sous forme d'images commanditées, un après les États unis d'autres pays anglo-saxons.

Créé fin 2010, Instagram a longtemps hésité, comme les autres réseaux sociaux, avant d'accepter de la publicité par crainte de faire fuir ses utilisateurs, souvent des créatifs (artistes, photographes, architectes) attirés par cette application où l'image léchée est la norme.

Racheté en 2012 par Facebook pour 715 millions de dollars, Instagram a commencé à introduire de la publicité aux États-Unis en novembre 2013. Le Royaume-Uni (septembre 2014), l'Australie (octobre 2014) et le Canada (novembre 2014) ont suivi.

La France est le premier pays non anglo-saxon où Instagram est monétisé grâce aux publicités des marques.

Lacoste, Air France, Guerlain, Yves Saint-Laurent, Coca Cola, Orange ou Séphora sont les premiers annonceurs.

Ces marques possédaient déjà un compte sur Instagram, avec des dizaines ou des centaines de milliers d'abonnés, où elles publiaient gratuitement des photos de coulisses ou sur leur univers. Mais seuls les utilisateurs qui étaient abonnés y avaient accès.

Désormais, les marques paieront pour pouvoir atteindre un certain nombre d'utilisateurs en France (en fonction de leur sexe et de leur âge) qui verront apparaître des images de ces comptes mêmes s'ils ne sont pas abonnés.

C'est le même principe adopté par des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

Pour l'instant, Instagram ne communique pas le nombre d'utilisateurs par pays.

Ce réseau social, sur lequel chaque utilisateur passe en moyenne 21 minutes par jour, affirme son fondateur Kevin Systrom, «illustre le pouvoir de l'image numérique et la puissance du mobile», a commenté à l'AFP Laurent Solly, directeur général de Facebook France.

«Instagram est ultra-légitime pour Guerlain, car c'est l'image et il n'y a pas d'autres parasites autour», juge Jérôme Grange, un des responsables de la publicité chez le parfumeur qui, comme les autres marques, recherche le côté branché et jeune de cette application.

«On essaye d'être sur une cible plus jeune», abonde Caroline Fontaine, responsable de la marque et de la publicité chez Air France, en soulignant le côté «innovant et créatif» de la plateforme.