Bien que certains aient accès à Facebook et YouTube, ces réseaux sociaux, bloqués fin janvier suite à des manifestations violentes, restent officiellement hors service en République démocratique du Congo (RDC), selon la société française de télécoms Orange.

«Comme ce sont des applications que l'on appelle ''dynamiques'', il y a de temps en temps une opportunité de connexion mais hélas les autorités maintiennent le blocage», a précisé jeudi à l'AFP Jean-Michel Garrouteigt, directeur général d'Orange en RDC.

«J'ai rencontré le président de l'ARPTC [l'organe de régulation] qui m'a dit que lui-même mais également le vice premier-ministre en charge des PTNTIC [Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication] essayaient eux aussi d'obtenir la réouverture», a-t-il ajouté.

Du 19 au 22 janvier, des manifestations avaient éclaté, à Kinshasa en particulier, et avaient fait entre 27 et 42 morts selon les sources. Les manifestants dénonçaient un projet de loi électorale qui ouvrait la possibilité pour Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Face à la contestation populaire, Kinshasa avait ordonné aux opérateurs de couper les SMS et aussi internet pour bloquer les réseaux sociaux. Le pouvoir espérait ainsi éviter une «guerre civile», jugeant que l'usage par certains de ces réseaux mettait de «l'huile sur le feu».

L'internet fixe est revenu après deux jours de coupure. Le 7 février, les SMS, moyen le moins cher pour communiquer, ont été rétablis et, le lendemain, l'internet mobile avait repris. Le 20 février, Twitter était accessible via certains opérateurs, mais Facebook et YouTube restaient mercredi toujours hors service.

Pour contourner la coupure, des internautes, surtout accros à Facebook, ont trouvé des astuces pour masquer le numéro d'identification de leur ordinateur et ainsi se connecter librement.