Les autorités néerlandaises ont indiqué mardi enquêter sur la nouvelle politique de confidentialité de Facebook, après avoir menacé Google d'une amende de 15 millions d'euros (22 millions de dollars) pour une infraction présumée à la loi sur la protection des données.

«L'Autorité néerlandaise de la protection des données personnelles (CBP) a décidé d'enquêter sur la politique de confidentialité récemment annoncée par Facebook», qui doit entrer en vigueur le 1er janvier, a indiqué la CBP dans un communiqué.

«La CBP souhaite savoir quelles seront les conséquences pour les utilisateurs de Facebook aux Pays-Bas», a ajouté la même source.

Le réseau social Facebook a annoncé en novembre des changements dans sa politique de confidentialité, qui incluent notamment le droit de partager à des fins commerciales des informations personnelles et des photos, selon la CBP.

Cette dernière a dès lors enjoint Facebook de suspendre l'entrée en vigueur des changements dans l'attente des conclusions de l'enquête.

La CBP a soutenu avoir «le droit d'agir en tant que superviseur» car Facebook a une présence commerciale aux Pays-Bas et utilise des informations de citoyens néerlandais.

Dans un courriel à l'AFP, Facebook s'est dit «surpris et déçu d'apprendre l'enquête de la CBP».

Le réseau social, basé à Dublin, a affirmé ne devoir suivre que les lois irlandaises de protection des données personnelles et assuré qu'il ne retarderait pas l'entrée en vigueur de ses nouvelles règles.

Lundi, c'est à Google que la CBP avait donné deux mois pour changer sa politique de confidentialité.

Selon la CBP, Google a enfreint les lois néerlandaises en liant les informations sur les utilisateurs à des publicités personnalisées sans leur avoir demandé leur permission.

«Google piège les utilisateurs dans un filet invisible grâce à nos informations personnelles», a déclaré le président de la CBP, Jacob Kohnstam, cité dans un communiqué.

Il a donné «jusqu'à fin février pour effectuer les changements nécessaires», sans quoi une amende allant jusqu'à 15 millions d'euros pourrait être infligée.

Google a dit être «déçu de l'ordre prononcé par la CBP», affirmant avoir d'ores et déjà apporté des changements à sa politique de confidentialité.

Le groupe a indiqué avoir soumis récemment des propositions de changements aux autorités de protection des données personnelles de plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, et «se réjouit d'en discuter bientôt avec eux».