Le Vatican a appelé lundi à la mobilisation contre le cyber-harcèlement, «une très inquiétante forme de violence contre les jeunes et très jeunes», liée notamment à la diffusion rapide des téléphones intelligents, en faisant témoigner une Française qui en a été victime.

Le Conseil pontifical «Justice et Paix» s'est associé à une campagne internationale «Stop au harcèlement sur Internet» organisée par le Bureau international catholique de l'enfance (BICE) et qui a déjà recueilli plus de 10 000 signatures.

Venue avec la délégation du BICE, une ancienne victime de cyber-harcèlement, Laetitia Chanut, qui vit à Albi dans le sud-ouest de la France, a raconté devant la presse au Vatican le calvaire qu'elle a vécu en 2011.

Pendant près d'un an, cette jeune fille d'une vingtaine d'années a été harcelée par des messages à connotation sexuelle via le réseau social Facebook et sur son téléphone portable. Seule sa tentative de suicide a fini par alerter la gendarmerie, contactée, en vain, plusieurs fois auparavant.

«Mon harceleur me parlait à travers 5 ou 6 comptes Facebook différents, à un moment il était mon ami, puis il m'insultait», a-t-elle raconté, faisant état de chantage et de harcèlement téléphonique nuit et jour.

Selon le BICE, il semblerait que le phénomène soit «directement lié» à la diffusion des smartphones, dont, affirme-t-il, près d'un milliard d'exemplaires se sont vendus en 2013 dans le monde.

La pétition du BICE propose d'adhérer à une «charte» sur Internet, qui incite à «réfléchir avant de publier quelque chose» sur le web, à ne pas partager des «rumeurs, moqueries, injures ou menaces», ou encore à «parler» si l'on est victime ou témoin de cyber-harcèlement.

Selon une enquête de l'Observatoire des droits de l'Internet menée en 2013 auprès de 20 000 jeunes Européens, un sur trois a affirmé avoir déjà été témoin ou victime de cyber-harcèlement via internet ou téléphone mobile.