Le géant américain de l'internet Google cherche à recruter des collaborateurs «capables de torturer des données» pour obtenir leurs «confessions», a affirmé samedi son économiste en chef Hal Varian lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

«Parfois, on dit que si l'on torture les données assez longtemps, elles vont tout avouer. Nous avons besoin de gens qui ont cette compétence particulière», a dit M. Varian lors d'une conférence sur «les technologies de rupture».

«En réalité, ce que nous recherchons au sein de Google (...), ce sont des gens qui peuvent examiner les données», a ajouté l'économiste en chef, précisant que le sens de la communication était la qualité primordiale recherchée par le groupe chez ses nouvelles recrues.

«Vos connaissances ne sont pas utiles si vous ne savez pas les communiquer à ceux qui prennent les décisions et ceux qui mettent en oeuvre ce que vous comprenez à partir de l'analyse des données», a-t-il assuré.

Le géant américain et son moteur de recherches sont régulièrement accusés de ne pas protéger suffisamment les données personnelles des internautes.

Après la décision de la Cour européenne de justice sur le «droit à l'oubli», Google a mis en ligne un formulaire accessible aux Européens pour demander la suppression de résultats de recherche vers des pages comportant des informations personnelles périmées ou inexactes.

Google a indiqué récemment avoir reçu 70 000 demandes de retrait de liens concernant des internautes européens.

Cette affaire s'inscrit dans un contexte de souci croissant des particuliers de contrôler leur réputation en ligne, et alors que les autorités européennes de protection des données ont indiqué qu'elles négociaient un «pacte de conformité» avec Google afin de contraindre le géant de l'internet à mieux informer les internautes sur l'utilisation qu'il fait de leurs données personnelles.