Le fonds de capital-risque DFJ, appartenant au multimillionnaire américain Tim Draper, a annoncé mercredi avoir remporté une vente aux enchères de bitcoins saisis lors du démantèlement début octobre du site Silk Road, surnommé «l'eBay de la drogue».

Organisée par l'agence fédérale des US Marshals, l'opération, qui a eu lieu vendredi, portait sur quelque 29 000 bitcoins, évalués à environ 19 millions de dollars.

Les résultats de l'enchère n'ont pas été publiés. Pour participer à la vente de cette monnaie virtuelle, les acquéreurs potentiels devaient effectuer un dépôt de 200 000 dollars en numéraire, via un virement bancaire.

Après avoir clamé sa victoire, M. Draper a indiqué que ces bitcoins seraient destinés aux pays émergents, dont les monnaies se sont beaucoup dépréciées ces derniers mois. Il espère y faire émerger un marché où on vendra et achètera cette monnaie virtuelle pour se prémunir contre les fluctuations inattendues des devises réelles.

Pour ce faire, il s'est associé à la plateforme d'échanges spécialisée Vaurum, à partir de laquelle les personnes intéressées effectueront les opérations d'achat ou de vente de bitcoins.

«Nous voulons encourager les gens à détenir et à échanger le bitcoin pour se prémunir contre l'affaiblissement de monnaies», a-t-il plaidé, dans un communiqué.

La start-up Vaurum a annoncé de son côté qu'elle avait lancé une plateforme d'échanges dans les pays émergents.

«Il est difficile d'avoir accès au bitcoin dans ces pays en développement - alors que c'est là-bas qu'on en a le plus besoin», a souligné le directeur général de Vaurum, Avish Bhama, sur son blog.

Les autorités américaines avaient mis la main sur ce pactole lors de leur raid contre Silk Road, un site où drogue et armes pouvaient s'acheter en bitcoins tout en préservant l'anonymat des acquéreurs.

Les Etats-Unis disposent d'un autre portefeuille de 144 000 bitcoins, ce qui fait probablement du pays le premier détenteur de cette monnaie controversée et volatile.

Selon ses promoteurs, le bitcoin permet des échanges financiers fluides et affranchis de la tutelle bancaire, tandis que ses détracteurs y voient une «monnaie du crime» échappant à toute régulation et facilitant le blanchiment d'argent.

Cette monnaie créé en 2009 a connu une profonde crise au début de l'année lorsque plusieurs plateformes d'échange -dont la japonaise MtGox- ont brutalement cessé leur activité, laissant de nombreux investisseurs sur le carreau.