La Chine a connu mardi une vaste interruption de l'internet, le trafic web étant redirigé vers un site à l'étranger lié au mouvement spirituel Falungong, un fiasco sans doute causé contre leur gré par les services officiels de la censure, a affirmé mercredi un site spécialisé.

«Nous avons des preuves que ce blocage a été provoqué par le Great Firewall», expression qui désigne la censure très perfectionnée mise en place par les autorités chinoises, a indiqué Greatfire.org, qui se consacre à étudier le contrôle de l'internet par le pouvoir communiste.

Durant une heure, les internautes ont été redirigés vers une adresse IP appartenant à la société Dynamic Internet Technology, basée aux États-Unis, qui propose un outil nommé FreeGate permettant de contourner les restrictions en place en Chine.

Cette adresse est liée à dongtaiwang.com, un portail d'information contrôlé par le Falungong, mouvement spirituel qui est la bête noire de Pékin.

L'agence de presse officielle Chine nouvelle a soulevé l'hypothèse d'un piratage et le Centre d'information sur l'internet en Chine (CNNIC), un organisme gouvernemental, a évoqué une possible panne technique.

Mais Greatfire.org a jugé ces deux éventualités peu vraisemblables.

Le web est expurgé en Chine des sites politiquement sensibles et Pékin contrôle étroitement la communauté des centaines de millions d'internautes - la première du monde - pour éviter l'organisation de la dissidence. Twitter, YouTube ou Facebook sont interdits dans le pays.