Le pape François a jugé samedi indispensable une présence de l'Eglise et des fidèles sur internet mais, a-t-il dit, ce n'est «pas suffisant», «il faut rencontrer de vrais hommes et femmes».

«La présence de l'Eglise sur la Toile n'est pas inutile, au contraire il est indispensable d'être présents dans un style évangélique», a dit le pape en recevant en audience les participants à une réunion du Conseil pontifical pour les laïcs, consacrée au thème: «annoncer l'Evangile dans l'ère numérique».

L'ancien archevêque de Buenos Aires a noté que souvent «pour les jeunes, (internet) est devenu une sorte de cadre de vie». Sur le Web, l'Église doit «réveiller les demandes du coeur sur le sens de l'existence et y indiquer la voie qui mène à celui qui est la réponse, Jésus», a estimé le pape.

Mais «il n'est pas suffisant d'acquérir les compétences technologiques, même si importantes, il faut surtout rencontrer de vrais femmes et hommes, souvent blessés ou perdus, pour leur offrir de vraies raisons d'espérer».

«L'annonce de l'Évangile a besoin de relations humaines authentiques et directes pour déboucher sur une rencontre personnelle avec le Seigneur», a ajouté le pape.

Le pape a mis en garde contre «les illusions dangereuses et pièges à éviter» sur la Toile, appelant les chrétiens à «examiner avec soin toute chose».

Le pape a également évoqué devant le conseil des laïcs le rôle des femmes. «Dans la crise culturelle de notre époque, la femme se trouve en première ligne dans la bataille pour la sauvegarde de l'être humain», a-t-il estimé.

En recevant par ailleurs une délégation de l'Institut Dignitatis humanae (dignité humaine), le pape a dénoncé de nouveau «la culture du rebut» qui tend à «devenir une mentalité commune».

«Les victimes de cette culture sont justement les êtres humains les plus faibles et fragiles, les nouveaux-nés, les plus pauvres, les personnes âgées malades, les handicapés graves...(...) expulsés d'un engrenage qui doit être efficace à tout prix», a dénoncé le pape.

Jorge Bergoglio a protesté contre «ce faux modèle de société, qui correspond à la mise en oeuvre d'un athéisme pratique, en contradiction avec la parole de Dieu selon laquelle l'homme a été fait à son image». «La dignité de chaque homme et femme ne peut être supprimée ni soumise à un pouvoir ou une idéologie», a-t-il martelé.