La future zone franche de Shanghai (ZFS), où la Chine espère attirer les sociétés étrangères en y simplifiant la fiscalité et les échanges, autorisera l'accès à des sites internet comme Facebook ou YouTube censurés dans le reste du pays, a rapporté mardi un journal de Hong Kong.

Selon le South China Morning Post, cet allègement de la censure pourrait également concerner le site du New York Times, bloqué en Chine depuis 2012 après la publication d'un article qui avait chiffré le total des avoirs de la famille du premier ministre d'alors, Wen Jiabao, à 2,7 milliards de dollars.

«Afin de se montrer accueillants vis-à-vis des entreprises étrangères prêtes à investir, et afin de permettre aux étrangers de vivre et travailler de façon heureuse dans la zone franche, nous devons réfléchir à ce qui pourrait les faire se sentir comme chez eux», a expliqué une source gouvernementale citée par le journal de Hong Kong.

Pour le régime communiste chinois, la zone franche de Shanghai aura un rôle de laboratoire des réformes, comme le furent les zones économiques spéciales à partir du début des années 1980.

La Chine pourrait ainsi pour la première fois autoriser la libre conversion de sa monnaie dans la ZFS. Le détail des spécificités de la zone pilote reste toutefois pour l'instant inconnu.

Les autorités chinoises ont multiplié ces derniers mois les enquêtes pour corruption ou entente sur les prix visant les entreprises internationales, ravivant les inquiétudes sur l'attitude du pays face aux investissements étrangers.

La Toile en Chine est expurgée de sites politiquement sensibles et Pékin contrôle étroitement la communauté des centaines de millions d'internautes pour éviter l'organisation de la dissidence. Twitter, YouTube ou Facebook sont interdits en Chine.

Le système de censure de la Toile est surnommé la «Great Firewall» («Grande Muraille informatique»), expression associant les mots «Great Wall» (Grande Muraille) et «firewall» (pare-feu informatique).